Jeudi 12 mai s’est tenue la première conférence consultative de la Région Provence Alpes Côte d’Azur. Engagement de campagne de Christian Estrosi pendant la course à la présidence de l’institution, elle a pour vocation d’être un lieu de débats, d’échanges et de propositions.
En décembre dernier ont eu lieu les élections régionales où Christian Estrosi (LR) l’emportait au second tour de la région Paca face à Marion Maréchal-Le Pen (FN). Pour éviter une triangulaire et ainsi limiter les chances de victoire de la candidate frontiste, Christophe Castaner (PS) s’était retiré du second tour. C’est à ce moment-là que Christian Estrosi avait promis l’installation d’une conférence régionale consultative.
Cinq mois plus tard, c’est chose faite puisque la première conférence s’est tenue jeudi 12 mai dernier à l’hôtel de Région. Contrairement à l’hémicycle officiel où seulement la droite et l’extrême droite participent, ici, les autres partis politiques non élus ont aussi été conviés ainsi que trois groupes représentant les mondes économiques, culturels et universitaires. Au total, la réunion compte 150 membres. Tout cela dans le but que « chaque habitant de la région soit représenté », a mis en avant Christian Estrosi.
Un nouveau mode d’expression politique
Aux côtés de Christian Estrosi, les anciens présidents de la région Paca, Michel Vauzelle, Jean-Claude Gaudin et Michel Pezet, étaient également présents. Tous ont salué l’initiative du nouveau président. Michel Vauzelle l’a même qualifiée comme étant un « nouvel espace de démocratie dans notre région » et un « véritable outil de travail pour accompagner les travaux du Conseil Régional ».
Pour Christian Estrosi, cet engagement de campagne se devait d’être tenu. Cette réunion consultative est pour lui une « agora du 21ème siècle », référence directe au lieu de rassemblement social, politique et mercantile de la cité grecque. Plus précisément, Christian Estrosi veut en faire un lieu de débats, d’échanges et de propositions. « C’est un nouveau mode d’expression politique », a-t-il même renchéri. Où les critiques sont permises et sont même les bienvenues.
Permettre à l’opposition de s’exprimer
Des critiques justement, le président Estrosi en a essuyé dès la première intervention, celle de Christophe Castaner (PS). L’ancien candidat à la présidence a reproché que cette réunion se tienne après l’adoption du budget 2016 par la nouvelle majorité. Il critique également le temps de parole des différents partis qui réduit la liberté d’expression selon lui : 10 minutes pour ceux ayant obtenu plus de 5% des suffrages aux élections et 5 minutes pour ceux ayant eu moins de 5%.
Quant aux autres partis et groupes qui se sont exprimés, ils espèrent que cette réunion consultative ne se résumera pas seulement à des paroles. À noter d’ailleurs l’absence de deux partis qui ont refusé de participer à cette première réunion à savoir Lutte Ouvrière et le Front national.
Face aux critiques, Christian Estrosi a répondu que cette conférence était là justement pour les recueillir. « C’est par l’expression de l’opposition que l’on fera respirer la démocratie », a-t-il souligné. Il a également proposé la création d’une commission où tous les groupes seront associés pour élaborer le règlement intérieur. Ces derniers ont maintenant jusqu’au vendredi 20 mai pour choisir leur président ainsi qu’une liste de six membres pour plancher sur divers travaux comme, entre autres, la politique régionale des transports.
Par Agathe Perrier