Le chantier du collège privé jésuite Loyola a débuté dans les quartiers Nord de Marseille (15e), sur Euroméditerranée. Il doit accueillir 500 élèves à la rentrée 2025 avec un objectif de « mixité et d’inclusion ».
Le chantier a déjà débuté il y a quelques mois, mais la première pierre symbolique a été posée ce mardi 20 février. Dans le 15e arrondissement de Marseille, boulevard Vintimille, le collège privé jésuite Loyola doit accueillir 500 élèves à la rentrée 2025. Soit moins de deux ans pour bâtir cet établissement de 4 200 m2 de surface de plancher.
Aujourd’hui, toute la zone est un immense chantier à ciel ouvert. L’établissement public Euroméditerranée supervise le réaménagement urbain du « secteur Cazemajou », un ancien site industriel, en bonne partie rasé. Entre le chemin de la Madrague-Ville et l’avenue Salengro, le futur collège est loin d’être le seul projet à pousser.
Juste en face, les travaux de l’immense campus du numérique La Plateforme ont débuté. Près de 240 logements neufs poussent également sur deux parcelles voisines. Au pied du futur établissement scolaire jésuite, Euroméditerranée prépare la création d’une nouvelle place publique : la place des Libertés (anciennement Joséphine).
Une cour et un city stade sur le toit
Dans ce contexte de densification, l’architecte Laurent Dosse a dû imaginer le futur collège « sur un périmètre contraint, de moins de 3 000 m2 ». Il a donc rusé pour offrir une surface suffisante d’espaces extérieurs. Une cour et un city stade prendront ainsi place sur la toiture.
Salles de classe, amphithéâtre, réfectoire… Les bâtiments seront bâtis sur la périphérie de la parcelle, le long des rues, alors qu’une cour végétalisée et perméable offrira de la fraîcheur en cœur d’îlot. Concernant l’enceinte de l’établissement, l’architecte a opté pour un mur en pierres issues de la carrière calcaire de Beaulieu.
En misant « sur des matériaux biosourcés », Laurent Dosse vise le label Bâtiments durables méditerranéens (BDM) niveau « argent ».
19,5 millions d’euros
Le coût total du projet, porté par l’association Ignace de Loyola éducation (Aile), la Compagnie de Jésus (jésuites) et l’École de Provence, s’élève à 19,5 millions d’euros. Le financement provient en majorité de levées de fonds privés, principalement du milieu jésuite, mais aussi de la CMA CGM.
Le Département des Bouches-du-Rhône, en charge des collèges, a également investi 1,5 million d’euros pour cet établissement sous contrat avec l’Éducation nationale. La présidente de la collectivité, Martine Vassal, annonce ajouter 400 000 euros « pour atteindre les 10 % de financement public du coût total, que nous permet la loi Falloux ».
De quoi réjouir la directrice de l’École de Provence, Marie-Pierre Chabartier, à la tête du projet. Elle insiste sur « la mixité sociale et la diversité d’origines et de confessions » qu’elle souhaite promouvoir dans le collège Loyola. Elle rappelle que l’établissement « d’excellence » accueillera les élèves boursiers et que les « frais d’inscription seront basés sur les revenus familiaux ».
La mixité en question
En effet, le projet a pu soulever des avis contraires à son lancement, comme le relevait Marsactu en septembre dernier. Le journal décrivait un secteur en carence de places pour les collégiens, dans des quartiers déjà touchés par la précarité. Des acteurs éducatifs de terrain déploraient qu’un collège privé religieux réponde à cet enjeu, à la place de l’établissement public initialement prévu.
Toutefois, ce mardi, le recteur de l’Académie d’Aix-Marseille, Bernard Beignier, comme Samia Ghali, maire-adjointe de Marseille et élue historique des quartiers Nord, semblent s’accorder sur la pertinence du projet.
« La rénovation du collège Joséphine Baker (ex-Versailles) a offert de nouvelles places et le collège Rosa Parks pourrait suivre, indique le recteur. Dans le 15e arrondissement, ce sont surtout les lycées qui pourraient manquer. L’enjeu, c’est aussi d’amener l’excellence scolaire dans ces quartiers ».
Samia Ghali souscrit également, notamment concernant la mixité sociale : « Loyola va permettre d’accueillir des élèves dont les parents sont de nouveaux arrivants dans le secteur. Mais il permettra aussi à des enfants du quartier d’y accéder », assure-t-elle. Rendez-vous à la rentrée 2025.