Après trois ans de travaux, les nouveaux locaux du Samu social de la Ville viennent d’être inaugurés au sein d’un ancien bâtiment industriel dans le quartier de Bougainville (15e), à proximité directe de l’Unité d’hébergement d’urgence La Minoterie.
Les équipes du Samu social de la Ville, en première ligne de l’assistance aux plus démunis, ont récemment emménagé dans des quartiers réhabilités. Le seul Samu social municipalisé de France a désormais son siège au numéro 31 du boulevard Magallon, dans le 15e arrondissement de Marseille. À deux pas du métro Bougainville.
Plus lumineux, des bureaux et espaces opérationnels plus spacieux et mieux aménagés, davantage de place pour stocker vêtements et denrées alimentaires… Après trois ans de travaux dans un ancien bâtiment industriel desaffecté d’Euromediterrannée, 1 100 m2 ont été rénovés, sur trois niveaux, afin d’optimiser l’action du Samu social et améliorer les conditions de travail de son personnel.
« On a ici un lieu qui, pour nos agents, offre des conditions de travail bien meilleures, appuie Audrey Garino, adjointe au maire de Marseille, chargée de la solidarité et des affaires sociales, présente lors de l’inauguration ce 20 février. On avait besoin qu’ils soient tous ensemble, les agents de terrain comme les administratifs, car la politique sociale se pense au global, c’est un élan collectif ».
Travail rapproché avec le CCAS
Au rez-de-chaussée, un espace de stockage logistique permet le réapprovisionnement rapide des camions d’intervention en couvertures, vêtements, sacs de couchage et kits d’hygiène issus de dons. Le premier étage abrite, quant à lui, des vestiaires et une salle du personnel, « bien plus grande, qui permet d’avoir des temps d’échange avant et après les maraudes de rue », confie Elsa Peinturier, cheffe du service d’intervention d’urgence au Samu social de Marseille.
Au deuxième étage se trouvent les locaux administratifs du CCAS (Centre Communal d’Action Sociale), « qui est l’outil et le bras armé de la politique sociale de la Ville, souligne Audrey Garino. Aujourd’hui, nos équipes travaillent ensemble, ce qui n’était pas le cas précédemment. On a des travailleurs sociaux du CCAS qui maraudent avec les équipes du Samu. C’est une démarche globale, qui vise à renforcer nos effectifs et nos budgets. Mais aussi à créer des synergies nouvelles pour apporter des réponses aux besoins ».
Dans une ville où un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté, la municipalité a investi 1,4 million d’euros pour mieux aider les personnes précaires et sans-abri dans le cadre du plan pauvreté lancé conjointement avec l’État, en décembre 2021.
De plus, ces nouveaux bureaux sont en proximité immédiate avec la nouvelle Unité d’hébergement d’urgence (UHU) La Minoterie, la plus importante de la ville avec 329 places d’hébergement, ouverte par la Ville en avril 2023. « Ce qui permet de créer des synergies entre nos équipes, notamment pour la prise en charge des publics », reprend l’adjointe.
Des espaces plus adaptés
Les anciens locaux du Samu social, situés rue Ferdinand de Lesseps (3e), « étaient des espaces vétustes, plutôt anciens, mal adaptés, reprend Elsa Peinturier. Nous avons désormais des locaux qui nous permettent d’être plus efficaces dans notre mission. Le fait qu’ils soient plus grands, plus aérés permet de simplifier l’action des agents ».
Ces derniers bénéficient désormais d’espaces « plus pratiques et plus adaptés à la difficulté de leur mission, poursuit la directrice du Samu social. On sait qu’ils sont régulièrement confrontés à une extrême vulnérabilité. C’est très important pour nous qu’ils puissent avoir des conditions de travail les plus optimales ».
Les trois équipes d’intervention qui se relaient pour venir en aide aux plus démunis ont intégré les locaux le 18 janvier dernier. Aïcha Larbi, qui fait partie de l’équipe de nuit depuis quatre ans, se réjouit de son nouveau cadre de travail. « C’est autre chose. On travaille dans de très bonnes conditions, on est à l’aise. On est à proximité de tout, il y a l’autoroute juste derrière pour pouvoir aller vers l’Estaque et les quartiers Nord, et on est à l’hypercentre en descendant le boulevard de Paris ».
« Quand on rentre, il y a le local des agents de maîtrise, donc le contact est permanent, poursuit Aïcha. On échange plus facilement les infos : on leur fait un retour sur ce qu’on a fait sur le terrain la veille. Eux nous racontent ce qu’ils ont fait le matin ».
Parés à l’urgence
Avant de lui trouver une nouvelle vocation, l’ancien site du boulevard Lesseps fait encore office d’espace de stockage, de tri et de décontamination des vêtements issus de la collecte de dons. Au rez-de-chaussée, face au parking des véhicules du Samu social, un local est accessible en cas d’évènement majeur pour fournir du matériel d’urgence.
« On a une autonomie assez importante avec un stock de 2500 couvertures par hiver et 500 sacs de couchage par exemple, et des repas pour tenir également. En cas de situation d’urgence, nous sommes en mesure d’intervenir rapidement », précise Elsa Peinturier. À cela s’ajoutent la centaine de repas préparés par le traiteur solidaire la Table de Cana, pour ravitailler les camions qui partent en maraude.
Les équipes devraient donc être dans les meilleures dispositions pour aborder la prochaine Nuit de la solidarité, le 16 avril prochain.