À l’occasion du conseil municipal, Martine Vassal (DVD) a réitéré la proposition d’aide du Département qu’elle préside, pour financer les projets marseillais. Une enveloppe de 200 millions d’euros qui, selon elle, attend toujours un retour de la Ville. Le maire Benoît Payan assure, de son côté, avoir fait ses propositions depuis novembre.
Vidéo-protection, cuisines autonomes dans les écoles de Marseille, piscine… Début décembre, la présidente (DVD) du Département des Bouches-du-Rhône a proposé une enveloppe de 200 millions d’euros à Benoît Payan pour aider à financer des projets marseillais. Une aide proposée « sans hésitation », exprimait-elle, ce vendredi 16 février, dans l’hémicycle municipal.
Les deux personnalités politiques affichent des visions divergentes quant à l’avenir de la deuxième ville de France, qui bénéficie depuis trois ans d’une attention toute particulière de l’État dans le cadre du vaste plan Marseille en grand, de 5 milliards d’euros.
Martine Vassal estime que, pour faire avancer le territoire, « il faut que nous travaillions ensemble », dit-elle, regrettant l’absence de réponses du maire (DVG) de Marseille, soit « deux mois perdus ». De quoi susciter chez l’élue quelques « interrogations légitimes », quant à la position de la Ville de Marseille. Entre des projets qui peineraient à être ficelés ou le refus d’initiatives émanant des rangs de l’opposition… les hypothèses vont bon train.
50 millions pour rénover et équiper les cuisines scolaires
Pour agrémenter son propos, elle cite le million d’euros pour déployer les caméras de vidéo-protection, les courriers concernant le foncier pour la construction d’un nouveau collège attendu dans le 12e arrondissement, ainsi que quatre collèges des quartiers Nord : Marie-Laurencin, Clairsoleil, Mallarmé et Jules Ferry.
« Avec ces 200 millions, nous vous proposons de l’aide pour investir dans vos écoles. 50 millions pour rénover et équiper les cuisines scolaires. 50 millions d’euros pour bâtir une grande régie agricole municipale, ainsi qu’une unité de transformation pour alimenter vos cantines scolaires ».
Le contrat qui lie la Ville de Marseille à Sodexo, géant de la restauration collective, arrive à son terme en 2025. Un contrat dont la municipalité aura du mal à se défaire, contrairement à ce que souhaitait le Printemps marseillais durant la campagne des municipales, en 2020. Le soutien du Département s’inscrit dans le cadre de la rénovation/reconstruction des écoles de Marseille du plan Marseille en grand à un milliard d’euros. L’idée d’équiper les nouvelles écoles de cuisines avait, en effet, été évoquée un temps.
Pour développer les équipements, Martine Vassal propose 25 millions d’euros pour la construction d’une nouvelle piscine municipale. En ligne de mire, le coût de la « plage urbaine », à 6,5 millions d’euros, qui doit ouvrir cet été au pied du Mucem et dont le statut éphémère (de juin à fin août) est remis en cause par l’opposition.
Le maire a adressé sa liste de 150 projets à financer en novembre
Martine Vassal propose encore 25 millions d’euros pour la construction d’une nouvelle médiathèque à Marseille et 50 millions d’euros pour la sécurité afin d’aider à équiper la police municipale (gilets pare-balles, véhicules, armes, caméras piétons).
Pour Martine Vassal, « Marseille n’a jamais eu autant d’argent », exprimait-elle au quotidien La Provence, rappelant la dotation de solidarité de 30 millions d’euros en 2024 de la Métropole, qu’elle préside également.
« Si vous nous donnez votre réponse rapidement, les choses pourront s’accélérer. Les équipes du Département se tiennent prêtes. La balle est dans votre camp », conclut-elle dans l’hémicycle.
Benoît Payan ne manque pas de saisir la balle au bond. Toujours « la main tendue » vers le Département pour obtenir ces financements, le maire estime que la présidente ne peut pas « non plus décider à [sa] place de ce qu’il faut faire ».
L’édile veut également « rétablir la vérité » en rappelant avoir envoyé un courrier à Martine Vassal en date du 15 novembre avec une liste de 150 projets marseillais à financer, dont une extension de la vidéo-surveillance et l’achat de véhicules pour la police municipale, à hauteur de 371 millions d’euros. « Vous en avez accusé réception », précise-t-il, en montrant le courrier et le tableau Excel.
Contacté en parallèle, les services du Département assurent ne pas avoir connaissance de ce tableau. Martine Vassal ajoute, de son côté, que les services municipaux « envoient des demandes parcellaires sur la plateforme » alors qu’elle souhaiterait une stratégie plus globale. « On établit une ligne ensemble, c’est ce qu’on fait avec les 118 autres communes », recadre la présidente du Département.
L’élue ne ferme pas la porte à de nouvelles discussions avec le maire, et se tient « à sa disposition » pour discuter de sujets communs, « les écoles, la sécurité et la culture », afin d’établir un contrat de partenariat Ville-Département « en bonne et due forme ».
