La Ville de Marseille a présenté en détail la future zone de baignade du J4. Cette « plage urbaine », à 6,5 millions d’euros, ouvrira cet été au pied du Mucem.
Le projet de piscine en eaux libres au pied du Mucem avait pris l’eau en 2023. Mais il refait surface pour l’été 2024. Ce jeudi 15 février, l’adjoint municipal au littoral, Hervé Menchon (EELV), et le maire de secteur des 2e et 3e arrondissements, Anthony Krehmeier (Printemps marseillais), ont présenté le bassin de baignade qui sera construit dans la darse du J4. Il ouvrira au public autour du 21 juin, jusqu’à fin août.
« Une nouvelle plage urbaine, la 11e de Marseille », se réjouit Hervé Menchon. Si le site fonctionnera sur le même principe que les plages municipales, en termes d’horaires et de surveillance, on n’y trouvera pas de sable, mais de grandes terrasses de bois aménagées sur les quais et les rochers.
Un solarium pour bronzer ou « siester à la marseillaise », décrit l’adjoint. Mais permettant surtout d’accéder à un bassin de baignade en eaux de mer, sécurisé, de 3 000 m2 pour 3 mètres de profondeur. Autour de cet espace balnéaire artificiel, le public trouvera des cabines, une consigne, une infirmerie et des accès pour personnes à mobilité réduite (PMR).
« Il y aura des animations, comme du perfectionnement à la nage, ajoute l’élu. Des événements aussi, avec du water-polo et des initiations à ce sport. Au sec, nous proposerons des sessions de yoga, tai-chi… », annonce-t-il.
Un accès à la mer au Nord du Vieux-Port
Trois ans après les premières revendications des Libres-Nageurs, le spot de baignade du Mucem ouvre donc enfin autour de divers enjeux. D’abord patrimonial, dans ce cadre qui condense les sites les plus emblématiques de Marseille : le Mucem, le fort Saint-Jean, le Vieux-Port, Cosquer Méditerranée, avec vue sur le palais du Pharo et la cathédrale de la Major.
« La plus belle plage du monde », ose le maire de secteur, Anthony Krehmeier, qui préfère toutefois se concentrer sur un enjeu plus important à ses yeux : « l’accès à la mer pour les quartiers Nord. Le seul site de baignade de ce côté du Vieux-Port est après l’Estaque, aux plages de Corbière. Soit 10 kilomètres sans pouvoir approcher l’eau ».
Pourtant, « c’est le secteur le plus peuplé de la ville, le plus jeune. Mais aussi le plus pauvre, avec très peu de piscines publiques ». Dans ce contexte, il juge que l’accès à la baignade « est politique, quand la mer est réservée aux plus aisés. On rétablit une forme d’égalité ».
Et Hervé Menchon de rajouter un troisième enjeu, d’ordre environnemental : « Alors que les Calanques soufrent de sur-fréquentation, il faut attirer et répartir le public sur d’autres sites balnéaires ».
Le budget du projet s’envole à 6,5 millions d’euros
Des enjeux qui ont un prix : 6,5 millions d’euros pour aménager ce bassin de baignade. Un budget que les élus marseillais devront voter ce vendredi 16 février au conseil municipal. L’opposition ne manquera de monter au créneau comme l’a déjà fait le conseiller municipal (LR) Didier Réault, dans les colonnes de La Provence.
Également vice-président métropolitain délégué à la Mer, il juge le montant « exorbitant » pour un aménagement qui ne servira que durant l’été. Le budget a triplé depuis les annonces de l’année dernière, quand la municipalité évoquait un projet à moins de deux millions d’euros.
« Il s’agissait de l’enveloppe pour louer cet équipement durant quatre ans, justifie Hervé Menchon. Aujourd’hui, nous avons fait le choix de l’acheter, pour qu’il devienne un capital des Marseillais. Il sera utilisé au moins 10 ans », argue l’élu, qui espère toutefois un coup de main financier de l’État.
La mairie prévoit aussi une piscine flottante
La mairie prévoit un aménagement supplémentaire au spot de baignade du J4, mais pas avant 2025. Il s’agit d’une « une piscine flottante. Un bassin fermé, donc plus propice à l’apprentissage de la natation », explique Hervé Menchon.
Cette extension des premiers aménagements « est comprise dans l’enveloppe de 6,5 millions d’euros », insiste l’adjoint, alors que le budget du projet est au centre des débats.