À l’approche des élections des Chambres du Commerces et d’Industrie, le collectif « Femmes Engagées » se mobilise pour inciter les femmes à candidater pour obtenir un mandat. Car contrairement à ce que les clichés laissent penser, les femmes ont bel et bien envie de s’engager pour leur territoire.
À lire également
Mercredi 11 mai s’est tenu le premier atelier pédagogique du collectif Femmes Engagées. Créé il y a tout juste un mois, il a pour vocation à inciter des femmes chefs d’entreprises et cadres dirigeantes de poser leur candidature à des mandats. Et notamment à ceux de la Chambre du Commerce et d’Industrie Marseille Provence et Pays d’Arles (CCIMP et CCIPA) dont les prochaines élections auront lieu en novembre 2016.
Pour l’heure, sur les 86 membres élus et associés que compte la CCIMP, la plus ancienne de France puisqu’elle a été créée en 1599, seulement 15 places sont pourvues par des femmes. Une situation que le collectif souhaite changer en poussant les femmes à oser candidater aux mandats car, bien souvent, elles en ont toutes les compétences. Ne leur manque seulement une chose : la confiance en soi.
La triste nécessité des quotas pour atteindre la parité
Aujourd’hui, il semblerait qu’être une femme dans le monde de l’entreprise ne soit pas un frein. C’est en tout cas ce qu’affirment différentes cheffes d’entreprise du Collectif Femmes Engagées. Les difficultés se retrouvent d’après elles dans les réseaux, typiquement masculins, où le sexisme règne. Une situation qui change toutefois, notamment avec les quotas et les obligations de parité. Et bien que peu appréciés par les femmes, ces quotas sont vus comme indispensables par ces dernières.
« Je ne suis pas pour les quotas car je trouve cela vexant. Par contre je pense que pour forcer les choses c’est peut-être nécessaire. On voit d’ailleurs qu’en politique, où les quotas ont été instaurés, des femmes dynamiques, responsables et compétentes ont pu émerger, ce qui n’aurait peut-être pas été le cas sans. Passons par-là s’il le faut mais cela n’enlève pas la compétence ! » tient à souligner Sandra Chalinet, directrice du centre commercial Les Terrasses du Port.
Lever les freins que les femmes se mettent elles-mêmes
Reste alors des clichés à faire tomber, notamment sur la capacité des femmes à mener de front leurs différentes vies, à la fois professionnelle, personnelle et d’engagement. Bien souvent, ce sont d’ailleurs les premières à douter d’elles-mêmes et à se poser des freins. Elles entrent alors dans un cercle vicieux qu’il faut casser pour pouvoir se projeter. C’est pourquoi le collectif veut montrer, par les témoignages de différents membres élues et associées de la CCIMP, qu’il est possible de tout gérer.
Delphine Defrance, cheffe d’entreprise et élue à la CCIMP rassure d’ailleurs : « C’est à nous d’orienter notre mandat comme on le veut ». Et Christine Fabre, Présidente de la Zone d’Activités de Rousset et élue à la CCIMP depuis 11 ans d’ajouter : « Il faut savoir gérer ses priorités et son temps. C’est inutile de se rendre à toutes les manifestations, il faut s’organiser et choisir d’aller à celles qui ont le plus d’importance ».
Toutes retiennent de leurs années de mandature de belles rencontres et un enrichissement personnel important. Si le rôle de l’institution et son fonctionnement apparaissaient comme flous au début de leur mandat, les choses se sont par la suite éclaircies. Aujourd’hui, elles ont conscience de ce qu’il se passe sur le territoire et de ses enjeux et espèrent donner l’envie à d’autres femmes de s’engager elles aussi et de laisser de côté leurs appréhensions.
« Ce qui est certain, c’est qu’aujourd’hui on a une génération plus jeune d’entrepreneures qui peuvent plus s’engager dans la vie du territoire car il y a de plus en plus de parité à la maison », souligne Aurore Sun, Présidente du réseau Femmes Cheffes d’Entreprises. Preuve que la situation évolue et que les femmes sont en bonne voie pour réussir leur combat et ainsi être plus représentées.
Par Agathe Perrier