Alors que la Zone à faibles émissions (ZFE) de Marseille devait interdire les véhicules Crit’Air 3 cette année, la Métropole a décidé de repousser l’échéance. Dans le même temps, elle lance une prime de 5000 euros pour l’achat de véhicules électriques.
En place à Marseille depuis 2022, la Zone à faibles émissions (ZFE) interdit les véhicules les plus polluants dans le centre-ville. Sur le papier en tout cas, alors que les contrôles sont rares. Ce dispositif est censé se durcir d’année en année, en excluant de plus en plus de véhicules selon leur niveau de pollution, évalué par les fameuses vignettes Crit’Air.
Depuis 2023, les catégories 4 et 5 sont déjà interdites. La ZFE devait alors étendre son interdiction aux Crit’Air 3 à partir de septembre 2024. Il s’agit des véhicules essence immatriculés avant 2006 et diesel immatriculés avant 2011. Ce qui représente environ 317 000 véhicules.
Mais la Métropole Aix-Marseille-Provence, chargée de faire appliquer la ZFE, a décidé de repousser l’échéance « sine die », comme l’annonce la présidente Martine Vassal. À savoir, jusqu’à nouvel ordre.
« À l’heure où les Français connaissent deux crises majeures, l’une sociale et l’autre environnementale, je souhaite renforcer la politique pérenne et bienveillante mise en place par le Département et la Métropole plutôt que laisser s’installer une écologie punitive », argumente l’élue.
Une décision qui n’a pas manqué de faire réagir du côté de la municipalité marseillaise. Notamment chez les écologistes de la majorité, comme Sébastien Barles. L’adjoint à la transition écologique estime que ce pas en arrière ne correspond pas à l’enjeu de réduire « la pollution et ses ravages sanitaires ».
Report #ZFE :
La #pollution et ses ravages sanitaires n’attendent pas.
Au lieu de procrastiner, il faut :
👉accompagner socialement la ZFE
👉 plaider pour une ZFE maritime pour sortir les navires les plus polluant
👉 reporter les crédits routiers sur les transports collectifs… pic.twitter.com/zbCNbcPojM— Sébastien Barles (@sebbarles) February 5, 2024
Une aide pour les véhicules électriques cible les ménages modestes
C’est l’injustice sociale des ZFE qui a suscité le plus de débats. Les Marseillais les plus modestes, dépendants de leurs voitures, sont ceux qui ont le plus de difficulté à acquérir les véhicules « propres », bien plus chers. D’autant que, sur le territoire, la mise en place de la zone à faibles émissions (ZFE) a coïncidé avec l’arrêt des aides locales pour l’achat de véhicules moins polluants.
Pour tenter de résorber cette injustice, la Métropole a annoncé début 2024 la mise en place d’une prime de 5000 euros pour l’achat de véhicules électriques. Elle s’adressera aux Marseillais résidant dans la ZFE et sera délivrée sous conditions de ressources pour cibler les ménages les plus précaires et les petits entrepreneurs.
Une manière d’inciter les Marseillais du centre-ville à la transition de leurs véhicules. Avant de redurcir les règles de la ZFE ?