L’univers singulier d’Alphonse Mucha (1860-1939) est exposé à l’Hôtel de Caumont à Aix-en-Provence jusqu’au 24 mars. L’occasion de (re)découvrir l’histoire de cet artiste slave engagé.
D’abord reconnu pour ses publicités et ses qualités de décorateur d’intérieur, Alphonse Mucha (1860-1939) est considéré comme le maître de l’Art nouveau, un mouvement de la fin du XIXe, reconnaissable par ses courbes élégantes inspirées de la nature.
La fondation Mucha s’est associée avec l’Hôtel de Caumont, à Aix-en-Provence, pour monter cette rétrospective visible jusqu’au 24 mars. Les 120 œuvres exposées font découvrir « toute la splendeur et l’évolution du style Mucha où mysticisme, symbolisme, identité slave et beauté se côtoient », valorise le musée aixois.
Ses débuts dans la publicité
Né en 1860 à Ivančice, l’actuelle Tchéquie, l’artiste grandit en province avant de rejoindre l’École des Beaux-Arts de Munich. Il s’y forge une solide conscience politique avant de s’envoler à Paris, en 1887, pour tenter de se faire un nom.
Mucha évolue difficilement dans le cercle prisé des illustrateurs parisiens. Mais une opportunité va changer sa vie. La veille de Noël, en 1894, il fait un remplacement chez l’imprimeur Lemercier qui reçoit une commande urgente de Sarah Bernhardt. L’actrice, alors au sommet de sa gloire, a besoin d’une affiche publicitaire pour communiquer sur sa dernière pièce Gismonda.
L’originalité du travail de Mucha séduit la comédienne. Si bien qu’elle lui propose un contrat pendant six ans. Ses affiches sont placardées dans tout Paris. Et sa carrière décolle progressivement grâce à son style bien reconnaissable : des femmes sublimées par des formes délicates, des couleurs pastelles et des touches dorées.
Durant ces années là, il fréquente l’illustre Paul Gauguin et Auguste Rodin, avec lequel il se met à sculpter. En 1901, Georges Fouquet, un grand bijoutier français, considéré comme le maître de l’art nouveau, lui confie l’ameublement de sa nouvelle boutique. Comme une consécration.
Un artiste slave engagé
Mais l’ambition d’Alphonse Mucha est ailleurs. L’artiste rentre à Prague en 1910 afin de poursuivre une forme d’art plus engagé. C’est lui qui conçoit les premiers timbres et billets de banque de l’Etat indépendant de la Tchécoslovaquie en 1918.
Mucha produit notamment toute une série de peintures monumentales, appelées « L’Épopée slave », pour célébrer l’histoire de son peuple.
Après des années d’actions en tant que franc-maçon, il est arrêté par La Gestapo en 1939, quand l’Allemagne envahit son pays. Bien que Mucha est libéré quelques jours après, sa santé se dégrade rapidement. Il décède d’une pneumonie la même année.
« Cette exposition a pour but de montrer non seulement comment l’œuvre de Mucha, mêlant différentes esthétiques, est fondamentalement engagée, mais aussi comment l’usage et l’appel de la beauté sont empreints de symbolisme et de mysticisme », résume sur son site l’Hôtel de Caumont.
Mucha Maître de l’Art Nouveau
3, rue Joseph Cabassol
13100 Aix-en-Provence
Tous les jours de 10h à 18h
Réservez ici