La marque marseillaise Les Minettes en goguette vient d’ouvrir sa boutique-atelier en centre-ville. En plus de vêtements post-cancer, la fondatrice Véronique Gonzales va désormais créer des collections adaptées aux effets secondaires d’autres maladies lourdes.
Il reste encore quelques finitions et de menus travaux, mais Véronique Gonzales se sent bien dans ce nouveau cocon. Elle aspire justement à apporter un peu de bien-être à toutes celles et ceux qui franchiront le seuil de sa porte. La créatrice de la marque de vêtements post-cancer du sein, Les Minettes en goguette vient d’ouvrir sa boutique-atelier dans le passage des Folies Bergères, à deux pas de la place Sadi-Carnot (2e). « Si j’étais sur la rue passante, je pense que ce serait peut-être plus compliqué. Là, ça reste plus confidentiel ».
Un espace chaleureux préservé du tumulte ambiant pour recevoir, dans l’intimité, des personnes atteintes de cancer ou d’autres pathologies graves. Il y a quelques années, Véronique Gonzales était l’une d’entre-elles. Victime d’un cancer du sein qu’elle a vaincu, cette maman a décidé de concevoir des vêtements répondant aux effets secondaires rencontrées pendant et après les traitements lourds, qui impactent fortement le corps et de fait, la garde-robe.
Un lieu d’écoute et de partage
Et que de chemin parcouru depuis la naissance de son entreprise au Carburateur il y a maintenant trois ans. C’est là-bas que Véronique Gonzales a créé ses premiers prototypes : des tee-shirts qui s’enfilent par les côtés, des maillots de bains et des soutien-gorge qui se ferment par l’avant, des culottes taille haute… confectionnés dans des tissus aux propriétés régénérantes, cicatrisantes et parfois anti-déperlantes et respirantes.
Des collections désormais exposées dans sa boutique qui se veut être aussi un concept-store mettant en avant des objets et accessoires de créateurs marseillais, tels que les sacs Hagen Bauer, les bijoux Carove joaillerie ou bien encore les chales My Mina. Dans le fond, un espace permet de recevoir la clientèle avec discrétion et de les laisser toucher les matières.
« Les clientes ont besoin d’essayer les vêtements avant de se décider. Cette boutique va nous aider. Nous voulons aussi que ce soit un lieu d’écoute et de partage, un lieu où l’on puisse venir voir comment nous travaillons et surtout co-créer nos prochaines tenues », explique la fondatrice, engagée depuis ses débuts dans cette démarche de co-construction. C’est d’ailleurs ce qui a permis à l’entreprise de prendre un tournant l’été dernier.
Une collection élargie pour répondre aux besoins des femmes et des hommes
Initialement destinée aux femmes atteintes d’un cancer du sein, la petite société marseillaise a décidé d’élargir sa collection à un plus large public. « Lorsque j’ai lancé Les Minettes en goguette, je pensais que les effets secondaires vécus par les femmes ayant eu un cancer du sein étaient spécifiques à cette maladie. Je ne mesurais pas le nombre de personnes qui ont des problèmes pour s’habiller. Et rien n’est prévu pour elles. J’ai envie de changer cela », confie la créatrice.
Ménopause, surpoids, poitrine imposante… la marque s’adresse désormais à toutes celles en quête de tenues confortables et éco-responsables, de vêtements qui s’adaptent à leur corps et non l’inverse. Mais pas seulement, car les hommes ont également sollicité la créatrice qui planche actuellement sur une collection adaptée à leurs problématiques, et en recherchant aussi de nouveaux textiles.
En plus du coton (SeaCellTM) entièrement composé de fibres biodégradables et d’algues marines, particulièrement adaptées aux peaux sensibles, des tissus certifiés Oeko-tek ou issus du recyclage d’anciennes bouteilles en plastique… « aujourd’hui, je travaille avec ma modéliste avec de la fibre d’Aloe Vera », confie Véronique.
Dotée de bonnes capacités d’absorption de l’humidité, elle dispose de nombreux atouts comme sa douceur et son confort, son infroissabilité, ses propriétés anti-bactériennes et les bénéfices conférés au contact de la peau (régénérescence cellulaire, apaisement des brûlures et de l’eczéma, l’hydratation…). « C’est doux et vraiment léger », ajoute Véronique, nous invitant à toucher. Effet seconde peau.
Depuis peu, l’entreprise est membre de la French Tech Aix-Marseille et de ses communautés Coq Rouge et Coq Vert, ainsi que de l’association En Mode Climat. Elle va également devenir une entreprise de l’économie sociale et solidaire.