Les concertations de la Ville de Marseille avec les habitants ont permis de construire un projet d’aménagement dans la cité Air Bel, avec jardins partagés, verger et mobiliers urbains. Les travaux viennent de débuter pour une ouverture au printemps.
Aménagé dans les années 1970 à l’est de Marseille, Air Bel (11e) est l’un des 14 quartiers prioritaires de la ville inscrits dans le nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU). Lancé en 2014, il prévoyait à l’origine une enveloppe globale de 300 millions d’euros de travaux. Dans le cadre du plan « Marseille en Grand », les crédits sont passés de 300 à 650 millions d’euros.
Cette cité de 21 ha et ses 6 000 habitants doivent bénéficier d’une requalification ambitieuse dont l’Anru prend en charge presque un tiers du coût estimé de 185 M€ via des subventions et des prêts. Les trois principaux objectifs du chantier résident dans la rénovation de l’habitat, l’ouverture du quartier sur la ville et l’amélioration de son attractivité.
Dans cette perspective, le service « nature en ville » avait engagé une série de concertations avec les habitants pour travailler à l’aménagement d’espaces partagés, de places publiques, de jardins potagers… qui font cruellement défaut dans ce quartier surnommé « le labyrinthe » par les riverains.
Un espace à vivre, à partager et à cultiver
« Ça y est, on y est, se réjouit Nassera Benmarnia, adjointe au maire, en charge du retour de la nature en ville. Ça fait très longtemps que les habitants attendent ça. C’est un dossier qui date de 2016 que j’ai ressorti des cartons à mon arrivée et une des premières concertations que j’ai montées. Un rapport avait été voté mais n’avait pas abouti ».
Les jardins se situent au sein du périmètre du futur parc municipal prévu dans le projet de renouvellement urbain. A deux pas de l’école et du centre social, longeant la rue de la Falaise – Rès Marylise, une parcelle de 1500 m2 va ainsi être aménagée par la Ville. « On est sur un espace qui était à l’abandon et sur lequel il y a tout à faire », précise l’élue.
Il laissera place à un jardin partagé (680 m2), un verger et un espace de convivialité public (820 m2) avec différents espaces à vivre, à partager et à cultiver. Sur la zone de jardinage collective, un conteneur servira de cabanon de rangement pour les outils des jardiniers en herbes. « Nous allons également installer du mobilier urbain solide avec des tables de piques-niques et une fontaine à boire », ajoute l’adjointe.
Les plantes méditerranéennes qui agrémenteront les abords et les arbres fruitiers du verger ont été sélectionnés « en commun avec les Marseillais ». Ainsi pousseront en plein coeur d’Air Bel grenadiers, figuiers, jujubiers, oliviers, amandiers, abricotiers ou encore cerisiers. « Nous avons été au plus près des demandes des riverains dans l’enveloppe dédiée. Le projet définitif leur a été présenté début janvier ».
La gestion du site par une association d’habitants
Les travaux ont débuté pour une livraison prévue à la fin du mois de mars. Une fois aménagé, le site sera géré par Les Mains Vertes, « une association d’habitants d’Air Bel qui s’est créée pendant les ateliers de concertation », s’enthousiasme Nassera Benmarnia.
Une convention de mise à disposition des terrains municipaux va être signée entre les deux parties. En attendant la livraison des jardins, les habitants ont pu jardiner au Talus, qui a mis à disposition une parcelle partagée au sein de sa ferme urbaine, situé à Saint-Jean du Désert (12e).
La Ville entend créer un lieu de cohésion ouvert au public dans lequel pourront également être organisés des événements, en partenariat avec les structures associatives, notamment les écoles et le centre social juste à côté. Une manière également « de valoriser et renforcer la biodiversité à travers les cultures, les déchets et de travailler sur des programmes pédagogiques autour des récoltes et des produits de saison ».
Un projet labellisé « Quartiers Fertiles »
Ce programme est, par ailleurs, lauréat de l’appel à projets « Quartiers Fertiles » de l’Agence nationale de renouvellement urbain, lancé il y a trois ans, et baptisés « Les Jardins tremplin d’Air Bel », car ils ont aussi pour vocation d’ouvrir des perspectives vers la formation, aux métiers de l’agriculture urbaine, des espaces verts, des métiers de bouche ou de l’environnement.
A ce titre, le projet bénéficie d’une subvention de 125 000 euros sur un budget total de 300 000 euros. Cette enveloppe doit permettre l’animation du jardin et la mise en place de parcours citoyen avec le recrutement – en cours – d’un animateur dédié, la mise en place de plusieurs formations dispensés et l’accompagnement de l’association Les Mains Vertes par le Talus.
La création d’une cuisine solidaire et partagée, support de formation (cuisine livrée au Talus mi-2023
