Pulse audition, basée à Sophia-Antipolis, a mis au point des lunettes capables d’assurer la fonction d’un appareil auditif. Au CES de Las Vegas, la start-up va tester son produit sur le marché américain. 

 

Notre série spéciale CES Las Vegas

16 start-up locales s’envolent pour le CES de Las Vegas du 9 au 12 janvier 2024. Cet événement mondial de la Tech permet aux jeunes pousses de présenter leurs innovations, de tisser des partenariats et de se faire remarquer par la presse et les investisseurs internationaux. Made in Marseille a sélectionné 7 d’entre elles pour vous les présenter. Aujourd’hui, place à Pulse audition.

Sa spécialité

Des lunettes connectées dont les branches sont équipées de haut-parleurs pour rehausser finement la voix des interlocuteurs.

Son innovation

Mettre fin à l’isolement social dû à la perte auditive. Tel est le leitmotiv de l’équipe de Pulse audition qui a développé les lunettes connectées « Pulses frames » pour mieux entendre. « On estime que 25% de la population mondiale souffre de problèmes auditifs liés en majorité à la presbyacousie, la perte progressive de l’audition liée à l’âge. Et que 75% d’entre eux ne s’équipe pas d’appareils auditifs notamment à cause de l’acceptabilité de leur image », contextualise Thibaud Moufle-Milot, le co-fondateur de la start-up.

Pour répondre à ce besoin de « masquer le handicap », les co-fondateurs ont inséré des petits haut-parleurs dans les branches de lunettes et un microphone dans la monture. Ce système est géré par intelligence artificielle pour détecter l’attention auditive de chaque utilisateur dans un univers bruyant. « Au lieu d’augmenter le volume sonore de tous les bruits environnants, nos lunettes sont capables d’identifier la personne à qui l’on parle pour rehausser uniquement sa voix », explique l’entrepreneur.

Pulse, Pulse audition invente des lunettes connectées pour lutter contre la surdité, Made in Marseille
Prototype Pulse Frames © Pulse audition.

Ses co-fondateurs

Cette idée est développée par deux amis de lycée, Thibaud Moufle-Milot et Manuel Pariente. Après leur bac, ils poursuivent respectivement des études de recherche dans la fabrication d’algorithmes d’intelligence artificielle et en biotechnologies. Les deux étudiants restent en contact et se retrouvent régulièrement lors des fêtes de fin d’année. Un soir, autour d’un verre, ils constatent que leurs grands-parents sont parfois isolés lors des repas malgré leurs appareils auditifs.

Ni une, ni deux, les jeunes diplômés débutent la réalisation de leur projet début 2021. Après plus d’un an de Recherche et développement (R&D) dans « le start-up studio » de l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), ils créent Pulse audition en octobre 2022. L’entreprise compte actuellement 8 collaborateurs dont 6 exclusivement dédiés au développement des algorithmes d’IA.

Pulse, Pulse audition invente des lunettes connectées pour lutter contre la surdité, Made in Marseille
Manuel Pariente et Thibaud Moufle-Milot (Crédit : Pulse)

Son étape de développement

Pour concevoir son produit, l’entreprise a perçu un premier financement de départ de 550 000 euros, appelé dans le jargon entrepreneurial un « pré-seed ». Cette somme a permis aux cofondateurs de démarrer leur activité et ils souhaitent « accélérer » pour 2024.

Ses besoins actuels

La jeune pousse projette de lever 2 millions d’euros supplémentaires pour lancer l’industrialisation de ses lunettes en 2024 et les commercialiser au cours de l’année 2025. Entre 4 et 5 salariés devraient être recrutés pour soutenir l’activité.

Ses ambitions pour le CES et au-delà…

Les cofondateurs veulent « se confronter au marché américain » grâce au CES Las Vegas car : « Aux États-Unis, une nouvelle réglementation a vu le jour. Il est possible de vendre des produits auditifs comme le nôtre en libre-service, alors qu’en France il faut passer chez un ORL et le produit doit obtenir le statut de dispositif médical », détaille Thibaud Moufle-Milot.

En France, dans un premier temps, les lunettes seront vendues pré-réglées et non-personnalisables chez des opticiens. « Nous recherchons actuellement des partenaires », glisse-t-il avant de nous annoncer la signature d’un contrat structurant avec le lunetier Morel.

Une fois que les retours des premiers utilisateurs permettront d’ajuster le produit final, les co-fondateurs entameront les démarches pour obtenir le statut de dispositif médical en France, qui représente un fort investissement. À terme, les lunettes Pulse pourraient se vendre au sein de boutiques spécialisées de l’audition et être, en partie, remboursées par la sécurité sociale.

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