L’association ASUD veut rassurer les riverains sur le projet contesté de la halte soins addictions au 110 boulevard de la Libération (4e), mais n’envisage pas de changer d’emplacement pour l’instant.

Depuis l’annonce de sa localisation au 110 boulevard de la Libération (4e), la halte soins addictions (HSA) crée des remous. Son ouverture à Marseille, après Paris et Strasbourg, prévue au printemps 2024, a suscité plusieurs rassemblements de riverains et d’élus de l’opposition marseillaise.

Martine Vassal a organisé une conférence de presse le 14 décembre, à la veille du dernier conseil municipal, demandant à Benoît Payan de « renoncer » à ce projet.

Les membres de Citoyen Enfants-libération organisent ce jeudi 21 décembre à 11h30 une « marche du constat » pour réitérer leur opposition face au choix de l’emplacement de la HSA par la Ville dans ce quartier qui « ne souffre pas de scène de consommation de rue ni de son lot de nuisances », martèle le collectif dans un communiqué.

Entre médiation et manque de concertation

Pour apaiser les tensions, l’association mandatée par la Ville de Marseille pour porter le projet, ASUD Mars Say Yeah, assure « préparer au mieux les conditions d’ouverture » en menant « un dispositif de médiation avec les riverains » écrit-elle dans un communiqué commun avec ses partenaires Nouvelle Aube, BUS 31/32, Médecins du Monde, Vers Marseille Sans Sida et Sans Hépatites, Aides, Groupe SOS, AP-HM et Addiction Méditerranée.

Si ASUD a organisé deux soirées d’information publique les 11 et 13 décembre dernier, Bruno Gilles taxe encore l’association de ne pas avoir assez consulté la population, notamment sur les questions de sécurité aux abords des écoles et des habitations. David Galtier, ancien inspecteur des armées et vice-président de la Métropole, a également soulevé ce point au cours de la dernière conférence.

Dans leur missive, les partenaires admettent avoir compris cet enjeu : « la sécurité et la tranquillité publique sont des points d’attention majeurs du dispositif ». Et rappellent que le projet est soumis « à des règles sanitaires et sécuritaires strictes » dans une « démarche construite en association étroite avec les pouvoirs publics ». Les HSA sont en effet des dispositifs impulsés par le gouvernement depuis 2021, même si ce projet a avorté plusieurs fois à Marseille depuis 2019.

Aucun changement de lieu évoqué

Mais ASUD n’en démord pas pour autant concernant l’emplacement de la HSA. Et n’évoque pas non plus de nouvelle concertation avec les élus et les professionnels de santé comme la droite locale le souhaitait.

L’association adopte la stratégie de mettre en avant des solutions pour les habitants, comme un comité de voisinage pour « déterminer collectivement certains aspects opérationnels, tels que les horaires d’ouverture pour faciliter la cohabitation dans le quartier ».

Ou encore un travail de formation-sensibilisation avec les forces de l’ordre et la justice. « Des instructions pénales sur la consommation et la détention de stupéfiants en vue de l’usage à l’intérieur de la HSA sont en cours de définition par le Procureur de la République », avance ASUD, qui espère toujours une ouverture « sans incident » pour 2024.

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