À l’occasion des 150 ans du mouvement impressionniste, le musée d’Orsay prête le tableau « Partie de bateau » (1878) de Gustave Caillebotte au musée des Beaux-Arts de Marseille. Il sera visible au palais Longchamp jusqu’au 17 mars prochain.

Un chef-d’œuvre de l’impressionnisme à Marseille. Prêté par le musée d’Orsay, le tableau « Partie de bateau » ou « Canotier au chapeau haut de forme » (1878), a pris place sur les murs du musée des Beaux-Arts et sera visible sur le parcours gratuit de l’exposition permanente jusqu’au 17 mars prochain.

L’œuvre, classée au titre de trésor national depuis janvier 2020, appartenait à une collection particulière à Paris jusqu’à son entrée dans les collections du musée d’Orsay en 2022. Elle a été acquise grâce au mécénat du groupe LVMH pour la somme de 43 millions d’euros.

« Qui dit trésor national, dit nation. Nous avons voulu que ce chef-d’œuvre voyage en France, afin qu’il puisse être admiré par le plus grand nombre », souligne Christophe Leribault, président du musée d’Orsay.

Après avoir entamé son périple au Musée des Beaux-Arts de Lyon, le « rameur » fait escale à Marseille avant de remonter vers Nantes. Il reviendra au musée d’Orsay dans le cadre d’une grande rétrospective sur le peintre prévue à l’automne 2024, avant de repartir outre-Atlantique au J. Paul Getty Museum de Los Angeles puis à l’Art Institute de Chicago. 

impressionnisme, Un chef-d’œuvre de l’impressionnisme au musée des Beaux-Arts de Marseille, Made in Marseille
La toile représente un homme en train de ramer sur l’Yerres, affluent de la Seine, à proximité de la propriété de la famille de l’artiste où il avait l’habitude de passer ses vacances. À gauche : Benoît Payan, à droite : Christophe Leribault, président des musées d’Orsay et de l’Orangerie à Paris.

En 2024, les 150 ans de l’impressionnisme

Majoritairement plébiscitées aux États-Unis, les œuvres de Gustave Caillebotte sont encore mal représentées dans les musées de l’Hexagone. Christophe Leribault se dit satisfait que « par cette acquisition et ses prêts, le musée d’Orsay puisse désormais mieux faire prendre la mesure du génie de Caillebotte, afin qu’il soit reconnu pour ce qu’il est : l’un des plus grands peintres français ».

Pour célébrer les 150 ans du mouvement impressionniste, l’institution s’apprête à confier temporairement, dès le printemps prochain, 178 œuvres impressionnistes de ses collections à 34 musées régionaux. « 2024 marquera les 150 ans de la première exposition impressionniste tenue en 1874 dans l’ancien atelier du photographe Nadar, rappelle le président. Nous souhaitions que cet anniversaire n’ait pas seulement lieu à Paris, mais à travers tout le pays ».

Parmi ces œuvres, deux seront exposées à Marseille. Le directeur des musées de Marseille, Nicolas Misery et le conservateur du palais Longchamp Luc Georget, ont obtenu les prêts de « La lavandière » (1860) de Paul Guigou et « Le Golfe de Marseille vu de l’Estaque » (1879) de Paul Cézanne. Ceux-ci viendront enrichir une exposition intitulée « Peindre Marseille 1853-78 : une autre modernité », l’année prochaine.

Décentraliser la culture

Cette discussion autour de la décentralisation de la culture et du patrimoine artistique n’est pas pour déplaire au maire de Marseille. « Vous posez là une pierre signifiante, salue Benoît Payan en s’adressant à Christophe Leribault. Car les Marseillais aussi méritent de voir les plus grands chefs-d’œuvre du pays ».

« Pour des raisons historiques, géographiques, politiques, Paris concentre tout ce que la France possède de chefs-d’œuvre, rappelle l’édile. Il n’est pas de grand pays qui n’ait pas de grands musées hors des capitales ».

Sans oublier de souligner la richesse des collections locales, l’élu a par la suite évoqué la création à Marseille d’un lieu « consacré à de très grandes expositions, où nous pourrions, de manière fréquente et permanente, contempler des dizaines d’œuvres majeures de l’histoire de l’art française ». Des discussions à ce sujet sont « en train d’avancer avec le président de la République et la ministre de la Culture ».

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