Un nouvel atelier s’est tenu pour imaginer la rénovation et le verdissement des abords du palais Carli dans le centre de Marseille. La mairie de secteur souhaite engager les travaux dès l’année prochaine.
Après une première réunion publique organisée en octobre dernier, la concertation se poursuit dans le 1er arrondissement de Marseille pour le réaménagement des abords du palais Carli, également connu sous le nom de « Palais des Arts ».
La mairie de secteur souhaite faire émerger en première partie d’année prochaine un projet de requalification englobant trois espaces : le boulodrome et son square attenant, le parvis du palais ainsi que la place qui sert de dépose-minute pour les personnes fréquentant le conservatoire de musique qui occupe les bâtiments.
Le conseil municipal du 20 octobre a d’ores et déjà voté une enveloppe de 150 000 euros pour lancer une assistance à maîtrise d’ouvrage afin de définir un projet de restauration, en collaboration avec l’Architecte des Bâtiments de France (ABF) et la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC).
Le Conservatoire de musique donne de la voix
Alors que le premier rendez-vous, organisé en extérieur, avait principalement attisé la curiosité des riverains et des usagers de la « Boule Carli », haut lieu de la pétanque marseillaise, la deuxième réunion publique, qui s’est tenue ce lundi 12 décembre, a davantage mobilisé les professeurs du conservatoire venus exprimer en nombre leurs préoccupations, lettres de parents d’élèves à l’appui.
Un des représentants du corps professoral fait état de « mille courriers reçus » depuis le lancement de la concertation. « Le conservatoire, ce sont 1 800 élèves, des enfants qui viennent de tous les quartiers de Marseille », tient-il à rappeler.
Parmi les points de crispation, le maintien du stationnement et du dépose-minute devant les grilles du Palais des Arts, pour pouvoir « décharger les instruments de musique », se place en tête des revendications. La gestion du boulodrome et la crainte de perdre le contrôle du parvis, au pied du palais, agitent aussi les discussions.
« Quand un espace est occupé, il y a moins de vandalisme »
Nassera Benmarnia, adjointe au maire de Marseille en charge des espaces verts, se veut rassurante sur les différents points évoqués. « Il n’y a aucune inquiétude à avoir, nous confie-t-elle pendant les ateliers. Le dépose-minute n’a jamais été remis en question. Mais on peut imaginer un espace plus convivial qu’un simple parking, en ajoutant des bancs et des arbres. Quant au parvis du Conservatoire, nous avons bien stipulé qu’il n’ouvrirait au public qu’au moment des Journées du Patrimoine ». Là aussi, l’élue imagine un verdissement, sans bousculer les usages.
L’entretien du square, dont la fontaine Espérandieu est régulièrement taguée, doit faire l’objet d’une attention particulière. « Quand un espace est occupé, il y a moins de vandalisme, poursuit l’adjointe. On veut donc animer davantage le jardin ». La maire de secteur, Sophie Camard, mise aussi sur la remise en eau pour décourager les tagueurs. « Ça devrait permettre de mieux la protéger », espère-t-elle.
Dans le petit square qui surplombe le boulodrome, face à la fontaine, la colonne de la Peste, édifiée en 1802, attend également d’être restaurée. Sa rénovation avait pourtant commencé au début de l’année 2023. « L’architecte des Bâtiments de France nous a demandé d’interrompre le chantier. Sa remise en état va finalement être intégrée dans le périmètre global du projet », nous apprend la maire des 1/7.
Un nouvel « atelier Carli » début 2024
Quant au petit jardin de la Boule Carli, représentant une surface de moins d’un hectare, c’est la mairie de secteur qui en a aujourd’hui la gestion. Elle devrait donc avoir toute la latitude pour mener à bien sa rénovation.
Les négociations s’annoncent en revanche plus âpres pour l’espace situé devant les grilles du palais Carli. « À cet endroit, la compétence est métropolitaine », nous indique Sophie Camard qui souhaiterait « déclasser la place pour en récupérer la gestion ». Si elle espère avancer rapidement, dès 2024, sur le reste du périmètre, elle reconnaît que cet endroit pourrait être traité dans un second temps, « d’autant plus que c’est la partie du projet qui génère le plus de tensions en raison de la problématique du stationnement ».
Philippe Cahn, adjoint délégué aux espaces verts dans le 1/7, affiche néanmoins sa volonté de faire émerger « un projet qualitatif qui tienne la route », estimant qu’il est pertinent de travailler sur un large périmètre.
Un troisième atelier est annoncé au début de l’année 2024. À l’issue de celui-ci, l’ensemble des avis récoltés seront compilés pour être restitués. Des compromis devront alors être trouvés avec les différentes parties prenantes mais la Ville fixe un cap dont elle n’entend pas dévier : « désimperméabiliser au maximum ».