Les bouteilles en plastique ne sont pas toutes condamnées à être jetées. Installée à Gémenos, la créatrice de « Pas dans la mer » a décidé de les récupérer pour en faire des luminaires originaux. Ses créations sont à découvrir à Marseille avant les fêtes.
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Cette citation d’Antoine Lavoisier guide Gwenaelle Cariou. Cette ingénieure varoise, installée à Gémenos après plusieurs années passées par Marseille, s’est lancée en juin dernier dans la décoration à base de déchets recyclés.
Intitulé « Pas dans la mer », son projet est dans l’air du temps et de ses défis écologiques. La jeune femme transforme les bouteilles en plastique pour fabriquer à la main des luminaires originaux, conçus comme de « véritables objets décoratifs ». Sur sa page Instagram, ses créations colorées ne laissent rien deviner sur leurs origines.
« Je fais le tour des poubelles jaunes »
C’est dans son petit atelier, accolé à sa maison au milieu de la forêt, qu’a débuté l’aventure de « Gwen », comme elle préfère se faire appeler. Ancienne directrice dans le secteur du bâtiment, elle n’était pas en adéquation avec ses valeurs dans le monde de l’entreprise. « Je me sentais anxieuse face aux changements climatiques, face à la pollution, nous confie-t-elle. J’avais besoin d’agir à mon échelle pour l’environnement ».
Elle décide alors de récupérer les bouteilles en plastique pour leur offrir une seconde vie. « Je fais le tour des poubelles jaunes le dimanche soir », raconte-t-elle. Les amis et la famille aussi lui apportent parfois leurs déchets. « Uniquement des bouteilles en plastique lisses, précise la créatrice. Les traits donnent de la texture ».
Les modèles striés lui donnent de la matière pour fabriquer des luminaires « aux formes poétiques et inspirés par la nature ». Elle confie qu’il lui aura fallu « plusieurs mois de tests, d’échecs et de réussites » pour donner forme à son projet mais ses créations sont maintenant disponibles au Beau M Store à Gémenos et sur certains sites de vente en ligne comme Rouspette, qui est dédié aux produits upcyclés ou recyclés.
Des modèles de lampe personnalisables
Pour chacune des étapes de fabrication, Gwen tient à avoir une démarche éco-responsable : peinture éco-label, douille métal, cartons recyclés… « J’essaye d’utiliser le moins de plastique possible ». À l’avenir, elle n’exclut pas de travailler avec un ferronnier pour enrichir ses créations. Elle garde aussi les bouchons des bouteilles « pour un jour en faire quelque chose ».
À l’avenir, elle aimerait créer des ponts avec les associations engagées dans la lutte contre la pollution plastique, à l’instar de Sauvage Méditerranée qui fabrique des bijoux en collaborant avec Clean My Calanques et 1 Déchet par Jour.
Si son ancienne vie ne semble pas lui manquer, son « côté ingénieur » lui est tout de même utile pour s’adapter aux contraintes techniques de ses clients. Car tous les modèles de lampe qu’elle propose sont personnalisables sur demande, en taille et en couleur. Sa seule obsession, c’est « faire quelque chose de beau ».
Deux lieux pour découvrir ces créations
Vendues entre 76 et 209 euros, ses créations sont à retrouver à Marseille jusqu’au 15 décembre dans un pop-up store de créateurs « made in Provence » proposé par Joia bijou au 3 rue de Lorette, dans le Panier. Gwen sera également présente sur le marché de Noël qui s’installera au centre Prado Shopping les samedi 16 et dimanche 17 décembre.
Autant d’opportunités pour elle de dévoiler ses oeuvres upcyclées et de se faire, peut-être, un nom dans le monde de la décoration.