La Commission européenne a adopté le projet BarMar, pipeline sous-marin entre Barcelone et Marseille. Il doit d’abord transporter du gaz, puis de l’hydrogène. Ce qui soulève son lot de questions.

En hiver 2022, après le début du conflit en Ukraine et la crise énergétique qui en a résulté, l’Espagne, le Portugal et la France annonçaient le projet BarMar. C’est le nom du pipeline sous-marin énergétique qui doit relier les deux villes côtières en traversant la Méditerranée d’ici 2030.

Il s’agit de développer le réseau et l’indépendance énergétique européenne en désenclavant la péninsule ibérique pour l’intégrer à cette stratégie.

Le BarMar figure parmi les 166 projets d’intérêt commun (PIC) et projets d’intérêt mutuel (PIM) que la Commission européenne a adopté ce mardi 28 novembre. Ils visent à « rendre le système énergétique de l’UE adapté à l’avenir, conformément au pacte vert pour l’Europe », décrit l’institution.

L’Europe donne ainsi son feu vert pour le pipeline subaquatique franco-espagnol et participera à financer ce projet aussi titanesque que technique.

Gaz ou hydrogène vert ?

L’année dernière, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez avait présenté ce projet comme un « corridor d’énergie verte ». En effet, il s’agissait d’abord de « créer un pipeline pour l’hydrogène vert ». L’hydrogène représente pour les professionnels de la filière une solution d’avenir pour une énergie décarbonée, dit « le nouveau pétrole ».

Mais pour l’heure, les technologies ne sont pas abouties et la quasi-totalité de la production d’hydrogène se fait à partir de combustibles fossiles, soit de « l’hydrogène gris ». L’Espagne a toutefois commencé à produire cette molécule à partir d’énergies renouvelables, le solaire. Le pays poursuit le développement de cette filière d’hydrogène vert dont l’avenir est encore incertain.

C’est pourquoi, dans un premier temps, en espérant que la production « d’hydrogène vert » s’impose, le pipeline BarMar est annoncé pour transporter du gaz naturel liquéfié (GNL). Ce qui ne manque pas de susciter des inquiétudes. D’abord de divers écologistes européens qui voient un contresens climatique à développer le GNL, une énergie carbonée.

D’autres, encore, doutent de la capacité technique d’un gazoduc à devenir un « hydrogenoduc ». C’est ce que notait Thierry Bros, spécialiste des questions énergétiques et professeur à Science Po Paris : « Utiliser un même terminal pour le GNL et l’hydrogène : bonne chance ! »

Dans la région, ce projet est accueilli avec enthousiasme, comme en témoigne le post sur X du président de la Région Sud, Renaud Muselier : « La Région Sud est prête ! »

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