Pour la Journée nationale contre la précarité énergétique, la Ville de Marseille a présenté différents dispositifs pour aider les plus fragiles à réduire leur consommation d’énergie et leurs factures.
Devant la médiathèque Alcazar, sur le cours Belsunce, un conteneur coloré attire le regard des passants. Il porte un nom joyeux : Hapi, pour Habitat pédagogique itinérant. Une véritable exposition mobile de sensibilisation aux économies d’énergie. Il a pris place ici à l’occasion de la Journée nationale contre la précarité énergétique, jeudi 23 novembre.
« C’est notre 102e opération depuis 2014 », raconte Kheira Miloud, conseillère en énergie qui anime l’espace. L’objectif est d’interpeller le public, en particulier les plus précaires. « Ils vivent souvent dans des passoires thermiques. Mais en plus, leurs factures augmentent avec la hausse des prix de l’énergie et de plus en plus d’appareils numériques ».
Le conteneur reproduit l’intérieur d’un foyer. Cuisine, buanderie, salle de bain, salon… Il propose un parcours dans chaque pièce de la maison pour prendre conscience de la consommation de chaque appareil et les bons gestes pour réduire la facture. « Selon les problématiques des personnes, on les accompagne aussi sur des aides et dispositifs personnalisés ».
La précarité énergétique touche au moins 42 500 ménages à Marseille
Difficultés à payer les notes d’énergies, mauvaise isolation thermique, équipements énergivores… Tout ceci constitue ce que l’on appelle désormais la « précarité énergétique ». « À Marseille, il y a au minimum 42 500 ménages touchés par la question, précise Marie-Maud Gérard, chargée des questions énergétiques et de l’habitat au Geres.
L’ONG marseillaise, engagée pour la solidarité climatique, est à la manœuvre pour déployer un nouveau dispositif dans la ville : le Slime, pour Service local d’intervention pour la maîtrise de l’énergie. Des conseillers énergétiques et sociaux se rendent chez des particuliers en difficulté pour réaliser un diagnostic de leur foyer.
Qualité thermique du logement, des équipements, état des finances… Ils assurent ensuite un accompagnement pour améliorer la situation énergétique sur tous les plans. « On les dirige vers les différentes aides sociales et bancaires, et on les accompagne pour réduire leur consommation, jusqu’à la rénovation thermique de leur logement », explique Marie-Maud Gérard.
Le quartier des Chartreux devient « Territoire zéro exclusion énergétique »
Ce dispositif a vu le jour sous l’impulsion de la Ville de Marseille qui le finance à 100 %, avec une enveloppe « de 400 000 euros pour 2024 », précise l’adjoint à la transition écologique, Sébastien Barles. Lundi 20 novembre, l’élu a en effet signé une convention avec le réseau national pour la transition énergétique CLER qui déploie le programme Slime.
L’adjoint signait dans le même temps une deuxième convention concernant la précarité énergétique. Cette fois avec l’association Stop Exclusion Énergétique qui mène le dispositif expérimental « Territoire zéro exclusion énergétique (TZEE) ».
Le quartier des Chartreux est en effet devenu le 15e territoire en France à bénéficier de ce programme. Il s’agit d’accompagner « 280 ménages modestes de propriétaires occupants dans la réhabilitation énergétique de leur logement par des aides financières, techniques et administratives », explique Sébastien Barles.
L’opération doit durer trois ans, et devrait ensuite s’étendre à d’autres territoires.