Au cours des premières assises de lutte contre l’isolement, Martine Vassal a annoncé la création d’une Maison de l’autonomie en 2025. Ce lieu devrait regrouper les services du Bel Âge et du handicap du Département des Bouches-du-Rhône pour simplifier les démarches.

« 12% de nos aînés souffrent d’isolement, partage Martine Vassal, la présidente (DVD) du Département des Bouches-du-Rhône, en ouverture des premières assises de lutte contre l’isolement dans l’hémicycle de l’institution. Nous devons mieux comprendre les freins à l’autonomie (…) et faire que les démarches soient plus efficaces et le plus rapides possible. »

Plus d’une centaine d’acteurs publics et privés « très déterminés » se sont réunis le 21 novembre pour échanger sur les bonnes pratiques et identifier les zones blanches. « Malgré nos efforts, beaucoup de personnes passent encore sous nos radars. Elles perdent progressivement leur autonomie et surtout n’ont pas accès à leurs droits », regrette Jean-Marc Perrin, conseiller départemental délégué aux personnes du Bel Âge.

Le Département a créé 42 maisons du Bel Âge, dont 20 à Marseille, pour renforcer son action auprès des aidants, des seniors et des personnes handicapées. Ce dispositif de proximité a permis de remonter des problématiques communes entre le grand âge et le handicap, concernant la perte d’autonomie et l’isolement.

Regrouper les services du Bel Âge et du handicap

En interne aussi, il s’agit de « créer des synergies » entre la direction des Personnes handicapées et des personnes du Bel Âge (DPHPBA) et la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), une structure autonome d’une dizaine de salariés. « Nous travaillons sur un seul et même schéma de développement de l’autonomie en 2024 pour simplifier notre organisation », nous explique Jean-Marc Perrin, en marge des assises. Et d’ajouter : « Nous ne voulons pas pour autant rationaliser les effectifs ».

Le nouveau document stratégique doit concorder avec un déménagement des services au sein d’un lieu unique, baptisé « la Maison de l’autonomie », une démarche soutenue par l’État pour simplifier la mise à disposition de l’information. « Notre idée est de réunir la totalité des intervenants dans cet endroit pour avoir un seul interlocuteur », précise en ce sens Martine Vassal.

Actuellement, les équipes sont en effet divisées. La direction des services est installée dans l’immeuble Pixelia, situé à Arenc, acheté 49 millions d’euros en 2022 par la collectivité. Alors que les salariés de la Maison départementale des personnes handicapées logent encore dans Le Mirabeau 2, un bâtiment compris entre la tour CMA CGM et la tour La Marseillaise, acquis par le Département en 2009. [A ne pas confondre avec la tour Le Mirabeau qui sera bientôt inaugurée juste à côté, ndlr].

La Maison de l’autonomie prévue à Arenc

« Nous réfléchissons à vendre ce bâtiment qui commence à se dégrader », nous confie Jean-Marc Perrin. L’immeuble, haut de 10 étages, est estimé entre 50 et 60 millions d’euros. « Mais rien n’est acté, nous en sommes encore au stade de la réflexion », concède l’élu autrefois cadre dans la pétrochimie.

Le Département recherche, en parallèle, un lieu pour implanter cette « Maison de l’autonomie » qui réunirait ainsi tous les services en un seul site. Il n’aura de commun avec une maison que son nom, puisqu’il faut un bâtiment de plusieurs étages qui soit en mesure d’accueillir près de 300 personnels au total.

Si Martine Vassal annonce « avoir choisi le lieu avec l’ensemble des élus », le conseiller préfère avancer à tâtons : « Nous avons identifié trois sites qui pourraient convenir pour recevoir tout le monde ». Ce qui est plus sûr, c’est que cette future maison devrait rester dans le quartier d’Arenc « pour ne pas déstabiliser les équipes », assure Jean-Marc Perrin.

Loi sur la fin de vie : « plus de moyens pour le grand âge »

Ce lieu devra en effet être bien identifié par les aidants et les personnes âgées de plus de 60 ans, qui représentent 25% des habitants du département, soit 500 000 personnes. Et ce chiffre ne va faire qu’augmenter. « D’ici 2040, on devrait monter à 810 000 », souligne le conseiller.

Son service n’a pas fini de répondre aux problématiques d’isolement et de perte d’autonomie, si bien que le budget de 360 millions consacré aux seniors par le Département devrait être revu à la hausse de 6,21% en 2024. Ce financement doit encore être voté lors de la prochaine plénière prévue ce 8 décembre, mais il semblerait que les élus puissent se mettre d’accord car ce budget a déjà augmenté de 6.7% en 2023.

Jean-Marc Perrin souhaite, en parallèle, prendre part aux discussions sur le projet de loi pour la fin de vie, dont le texte sera présenté en décembre 2023, pour « mettre plus de moyens pour le grand âge. »

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