Hier, le bilan électrique de la région Paca pour l’année 2015 a été dévoilé par RTE (Réseau de Transport d’Électricité), entreprise filiale d’EDF. Malgré une hausse de la consommation par rapport à 2014, ce dernier est positif. Les énergies renouvelables se sont en effet développées et couvrent aujourd’hui plus de la moitié de la production du territoire. Et cela devrait se poursuivre pour les années à venir.
Légère hausse de la consommation en 2015
En 2015, la consommation d’électricité de la région Paca a légèrement augmenté par rapport à l’année précédente à cause de températures plus froides en hiver et plus chaudes en été. La hausse de 1,8% n’a pas été la même suivant les secteurs : quand les particuliers professionnels et PME/PMI ont plus consommé, les industries elles, ont connu une baisse de leur consommation.
« La baisse de consommation de la grande industrie s’explique notamment par le fait que les industriels font des efforts pour limiter leur consommation d’électricité car cela leur entraîne des coûts élevés. Une diminution est aussi un élément de compétitivité pour eux », explique Jean-Philippe Bonnet, délégué RTE Méditerranée.
Si l’année 2015 a été marquée par une légère hausse de la consommation dans la région, cette dernière tend toutefois à stagner depuis quelques années. La situation s’est d’ailleurs nettement améliorée par rapport aux années 1980 où la consommation croissait de 3% à 5% par an ! Si l’on enlève des données l’aléa climatique, on se rend compte que la consommation dans la région est même stable depuis 2006.
La production d’énergies renouvelables majoritaire en Paca
Sur le territoire régional, la production électrique est issue à 64% d’énergies renouvelables. L’énergie hydraulique dispose du plus grand parc de production de la région (43%) et a produit plus de la moitié de l’électricité du territoire en 2015 bien que sa production ait diminué en raison d’une faible pluviométrie. Juste derrière, on retrouve le parc thermique fossile qui, malgré autant d’installations que l’hydraulique, a produit moins que ce dernier.
La bonne nouvelle est l’augmentation de la production solaire de presque 20% en 2015. Cela est notamment dû au fait que le parc photovoltaïque a progressé de 14% sur le territoire, faisant du parc de la région Paca le 3ème plus important de France. Au total, la région accueille 14% des équipements photovoltaïques du pays. La grande absente en Paca reste l’énergie éolienne qui, bien que disposant d’un petit parc de production, a du mal à se développer en raison notamment des conditions de vent qui ne sont pas favorables dans la région.
Plus de consommation que de production sur la région
Malgré tout, la production régionale ne couvre pas la demande en électricité du territoire qui produit 41% de ce qu’il consomme. La production des énergies renouvelables a tout de même permis de couvrir 26% de la consommation de la région, ce qui est supérieur au seuil national de 18,1% et même au seuil européen d’environ 21%. Pour autant, consommer plus que produire n’est pas un facteur d’alerte pour l’entreprise RTE.
« Certaines régions produisent plus qu’elles ne consomment, d’autres moins, tout dépend de leur parc. Aujourd’hui, grâce au maillage du réseau de transport, les ressources de production d’électricité se mutualisent en fonction des variations de consommation pour répondre aux besoins de chaque territoire. Une région qui a plus d’électricité que nécessaire peut ainsi en fournir à ses voisines et inversement », synthétise Jean-Philippe Bonnet.
Des projets pour développer davantage les énergies renouvelables
Pour notamment améliorer la qualité d’électricité et accueillir la production d’énergie renouvelable, RTE a investi 132 millions d’euros en 2015 sur la région Paca. Un investissement qui sera même plus important, à hauteur de 168 millions d’euros, pour cette année.
De grands projets sont actuellement en chantier, comme celui de la Haute-Durance, ou vont l’être dans les années à venir. Parmi eux, le projet de parc éolien flottant. Des éoliennes devraient ainsi être installées en Méditerranée, entre 10 et 20 kilomètres des côtes afin d’être le moins visibles possible, sur des flotteurs eux-mêmes ancrés dans le sol. Une technologie en développement dont la France fait partie des acteurs principaux.
Par Agathe Perrier