La Ville de Marseille va créer une Maison e-sport dans le complexe sportif Vallier. Elle doit ouvrir en 2025 et proposer une pratique encadrée et éducative du jeu vidéo. Un prétexte pour amener les jeunes vers le sport et la formation professionnelle.
Fini les plats du jour du café-restaurant Vallier. À l’avenir, au menu : Fortnite, Counter Strike, League of Legends… et autres jeux vidéo à succès. Le local au rez-de-chaussée du complexe sportif Vallier subira prochainement une transformation totale pour devenir la première Maison e-sport de Marseille.
Vendredi 20 octobre, le conseil municipal a voté une enveloppe de 550 000 euros pour réaliser les études et travaux, agrandir le lieu et l’équiper d’ordinateurs et écrans dédiés au gaming.
« Elle devrait ouvrir début 2025 », estime l’adjoint aux sports, à la fois physiques et électroniques, Sébastien Jibrayel. La Ville sélectionnera par un appel à manifestation d’intérêt « un organisme qui gèrera le lieu », précise-t-il.
Passer des écrans d’e-sport aux terrains de sport
Mais qu’est-ce qui pousse la collectivité publique et son adjoint aux sports à financer un lieu dédié au gaming ? « C’est avant tout une question de santé publique, répond Sébastien Jibrayel, alors qu’au moins 150 000 Marseillais jouent aux jeux vidéo selon lui. C’est un outil pour encadrer la pratique, sensibiliser, et prévenir ses effets néfastes ».
Dépendance, conséquences sociales, financières, sanitaires… « Vous croyez qu’on l’installe au complexe sportif Vallier pour quoi ? Pour faire passer les joueurs des écrans aux terrains », insiste l’adjoint, alors que le site accueille une piscine, un gymnase et des stades.
Avant de préciser les objectifs de la future Maison e-sport. D’abord, proposer une sensibilisation pour une pratique saine du gaming. Mais aussi, se servir de l’attrait des jeunes pour cette activité afin de leur ouvrir des horizons vers les emplois du secteur (graphisme, développement, programmation, 3D…) et vers des activités sportives.
Une Maison e-sport dans chaque secteur de Marseille
C’est exactement le crédo du club d’e-sport amateur MCES, implanté à l’Épopée dans le 14e arrondissement. Il se sert des jeux vidéo comme « prétexte » vers l’éducation, le sport, la santé, et la formation professionnelle.
Notamment « au sein d’institutions, pour réussir à toucher les jeunes et les ramener vers la pratique d’une activité physique, explique le fondateur du club Romain Sombret. En conciliant un encadrement professionnel, l’éducation aux bons usages et une démarche responsable et engagée », ajoute celui qui est également vice-président de l’association France e-sport, promouvant la pratique à l’échelle nationale.
La structure a conseillé la Ville dans son projet et pourrait y prendre part à l’avenir. D’autant que la municipalité n’entend pas s’arrêter là. « Nous allons créer une Maison e-sport dans chacun des huit secteurs de Marseille », annonce Sébastien Jibrayel. Alors que d’autres villes ont déjà créé ce type de structure, la cité phocéenne veut rentrer dans la partie.