Le Pape est à Marseille pour une visite historique de deux jours. Il a prononcé en début de soirée un discours pour les migrants depuis la basilique Notre-Dame de la Garde.
Le souverain pontife est arrivé sur le tarmac de l’aéroport Marseille Provence à 16h. Il a été accueilli par la Première ministre Élisabeth Borne, accompagnée de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Cultes, du maire de Marseille Benoît Payan, de la présidente du Département et de la Métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal, et du président de la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Renaud Muselier.
Le Saint-Père a ensuite pris la route pour la Bonne Mère, à bord d’une Fiat 500 pour une prière aux côtés de l’archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline. À l’issue de cette prière mariale, le Pape est allé se recueillir devant le mémorial des marins et migrants disparus en mer pour y prononcer un discours pour les migrants, avec à ses côtés Benoît Payan et Jean-Claude Gaudin, ancien maire de Marseille, des représentants des autres religions, imams, rabbins, et d’associations de sauvetage en mer, comme SOS Méditerranée.
« Marseille est un modèle d’intégration »
Le Pape a livré un message très politique contre les gouvernements et décideurs qui s’opposent à l’accueil de migrants : « La mer est source de vie, et c’est aussi un lieu qui évoque la tragédie des naufrages. Nous sommes réunis en mémoire de ceux qui n’ont pas survécu, qui n’ont pas été sauvés. (…) Ce sont des noms et des prénoms, ce sont des vies brisées et des rêves anéantis. Je pense à tant de frères et sœurs noyés dans la peur avec les espérances qu’ils portaient dans leur cœur. Devant un tel drame les mots ne servent à rien, il faut des actes des actes ».
Avant de poursuivre : « Trop de personnes fuyants les conflits, la pauvreté et la catastrophe environnementale trouvent dans la Méditerranée un avenir meilleur, c’est ainsi que cette mer magnifique est devenue un immense cimetière. (…) Nous sommes à un carrefour de civilisation, la culture de l’humanité et de la fraternité, d’un côté ou bien la culture l’indifférence. Nous ne pouvons pas nous résigner à voir les humains traités comme des monnaies d’échanges, et souvent lorsque nous les renvoyons, ils vont être encore emprisonnés et torturés ».
« Marseille est un modèle d’intégration. Il faut cesser d’avoir peur des problèmes. Affrontons-les ensemble » a-t-il lancé aux représentants présents, en arguant « les personnes qui risquent de se noyer doivent être secourues. C’est un devoir d’humanité, c’est un devoir de civilisation ».
« Vous qui allez en mer sauver les migrants, souvent on vous en empêche. Ce sont des gestes de haine, merci pour tout ce que vous faites » a-t-il adressé en conclusion de son discours aux associations comme SOS Méditerranée.