Le Président de la République se rend cet après-midi à l’hôpital militaire Laveran (13e) pour une visite sur le thème de la santé.
Pour son deuxième jour à Marseille, Emmanuel Macron a passé la matinée dans une école de la cité de la Castellane dans les quartiers Nord pour faire un point sur l’avancement du plan écoles de Marseille en grand. Après une courte pause déjeuner, il se rend cet après-midi à l’hôpital d’instruction des armées Laveran, puis enchainera sur la thématique « culture » à Cosquer et au Mucem.
Depuis le 13e arrondissement, le chef de l’État annonce que l’hôpital Laveran jugé vétuste, sera reconstruit dans les quartiers Nord de Marseille, plus précisément sur le camp militaire de Sainte-Marthe dans le 14e arrondissement. « Nous en sommes convaincus, c’est le bon endroit, précise Emmanuel Macron. Il sera accessible par la route, les transports en commun et ferroviaires ».
Le futur établissement sera doté de 300 lits et devrait être opérationnel en 2030, pour un montant de 300 millions d’euros. Les études préparatoires ont été lancées en début d’année, comme on vous l’annonçait la semaine dernière.
En parallèle, le chef de l’État annonce également une aide exceptionnelle pour l’AP-HM. « J’ai décidé d’octroyer une aide supplémentaire de 240 millions à l’AP-HM. Marseille en grand, c’est une fois encore un investissement inédit ».
Maintenir une offre de santé dans les quartiers Nord
Cette annonce répond à la volonté du maire de Marseille, Benoît Payan, de ne pas délocaliser l’infrastructure hospitalière hors des 13-14e. « C’est ce que j’ai indiqué au chef de l’État. On verra comment il conçoit les choses. Il est, je pense, assez sensible à ces arguments » nous confiait-il lors d’un échange avec quelques journalistes en amont de la visite présidentielle.
L’hôpital de Laveran est, en effet, devenu pour beaucoup d’habitants des quartiers Nord un établissement de santé de proximité, dont les urgences sont bien plus accessibles que les sites de l’AP-HM à Notre-Dame-Limite ou à la Timone.
En 2012 déjà, il était question de fermer cet hôpital vétuste, ouvert depuis 1963. Le choix d’une rénovation n’a pas pu être fait en raison du coût. C’est le choix d’une relocalisation et d’une construction neuve qui a été privilégié, avec une offre de soin adaptée au service des armées mais aussi au public. « L’hôpital Laveran ne répond plus aux normes et standards de soin ou de sécurité, sa rénovation est trop difficile voire impossible, elle perturberait l’offre de soin » souligne le chef de l’État.
« Un rôle clé en cas de guerre de haute intensité »
« Dans le cadre de la loi de programmation militaire, il est clair que votre hôpital jouera un rôle clé en cas de guerre de haute intensité » pour accueillir les militaires blessés, précise Emmanuel Macron. « Nous voulons donc réenvisager le dimensionnement de l’hôpital. Un hôpital qui s’inscrit dans l’offre de soin à Marseille en complémentarité avec l’AP-HM ».
Cet hôpital de nouvelle génération devra répondre aux besoins des armées pour les décennies à venir. « Il sera un concentrateur et un incubateur de compétences, un véritable outil de défense en pleine autonomie. Conjuguant science médicale et spécificité militaire, cet établissement sera plus agile, plus modulaire, adaptable aux situations sanitaires en temps de paix comme en temps de crise » détaille le Président de la République. Il s’inscrira dans la continuité de la base aérienne d’Istres, « par laquelle les flux aériens pourraient conduire à la prise en charge des blessés français mais également alliés, et ce nouvel hôpital aura aussi pour fonction de participer au soutien hospitalier du flanc Sud de l’alliance Atlantique ».
Selon un responsable de l’hôpital interrogé cet après-midi, maintenir une offre publique de santé dans ces quartiers, « c’est faire en sorte que l’ensemble des populations puissent avoir les mêmes chances en offre de soin et maintenir le trait d’union ». Comme la structure actuelle, le futur hôpital comprendra un service d’urgence et sera ouvert 24h/24.
Il permettra un « soutien santé robuste, garantissant dans la durée le soutien médical de tous les types d’opérations militaires : chirurgie de guerre, prise en charge des blessés physiques et psychiques, la réhabilitation, les risques radiologiques, infectieux, nucléaires, chimiques, biologiques… » poursuit Emmanuel Macron.
Un ancrage dans son quartier
Selon le chef de l’État, le futur établissement « intégrera les normes environnementales avec un coût et une empreinte carbone maîtrisés, et il tiendra compte des attentes du voisinage en matière d’intégration dans le paysage. Nous voulons qu’il s’intègre dans l’âme du quartier ».
Il sera « attractif pour la patientèle, qui bénéficiera d’une offre du meilleur standard, intégrant les innovations en santé, et sera aussi un puissant levier de motivation pour le personnel du service de santé des armées, en particulier ses soignants, grâce à la dynamique portée par le projet et les meilleures conditions d’exercice de leurs missions ».