Plus d’effectifs de police, nouvelle brigade, prévention… Emmanuel Macron a annoncé les mesures supplémentaires qui devraient être mises en place dès l’automne, pour lutter contre les réseaux et les trafics de stupéfiants à Marseille.
Lors de sa visite, ce lundi 26 juin, sur le chantier des Baumettes III, Emmanuel Macron a présenté la « nouvelle stratégie » de l’État pour lutter contre les trafics de drogues, qui s’inscrit dans la continuité du volet sécuritaire du plan Marseille en grand.
Le président de la République s’est d’abord félicité des « engagements tenus » depuis l’annonce du plan il y a deux ans : « 330 policiers pour la sécurité publique, 11 enquêteurs pour la PJ, 3 compagnies de CRS fidélisées sur le terrain pour lutter contre les points de deal, davantage de moyens aussi pour fonctionner pour nos policiers ».
Brigade de CRS8, task force interministérielle…
Parmi les nouvelles mesures, le Président souhaite « renforcer la présence sur le terrain » des forces de l’ordre, avec la création d’une compagnie de CRS « de type CRS 8 » à l’automne prochain. Cette unité d’élite, spécialisée dans les violences urbaines, créée par Gérald Darmanin en 2021 et décriée par certains préfets pour son « fonctionnement hyperviolent », a notamment été déployée à Mayotte pour l’opération « Wuambushu ».
Le chef de l’État compte également intensifier la lutte contre la criminalité organisée : dès septembre prochain, 25 enquêteurs devraient être recrutés pour renforcer la brigade criminelle et la brigade de répression du banditisme à Marseille.
Des effectifs supplémentaires annoncés, donc, sur le terrain, mais aussi sur Internet, avec le recrutement de 4 enquêteurs affectés à la cellule cyber de l’Office anti-stupéfiants (OFAST) pour « traquer les dealers sur les réseaux sociaux ». 10 techniciens devraient venir renforcer les unités de police technique et scientifique de Marseille, qui bénéficiera en plus de 275 000 euros « pour acheter du matériel supplémentaire ».
Afin de s’attaquer aux têtes de réseaux, Emmanuel Macron a aussi annoncé aussi la création d’une « task force interministérielle pour lutter contre les caïds », associant les douanes, le fisc, la police judiciaire, l’Urssaf, et le personnel de la PP 13.
Sécurisation du port de Marseille, prévention dans les écoles
L’objectif de l’État est aussi de renforcer la sécurisation du port autonome de Marseille, avec, notamment, la création d’un groupe d’intervention portuaire des douanes. 5 effectifs devraient être déployés prochainement afin de mieux lutter contre les trafics sur le port. Emmanuel Macron précise que le port sera équipé d’un second scanner à container, qui devrait être opérationnel dès début 2024.
En travaillant avec les collectivités, le Président compte renforcer la prévention auprès des jeunes. Il a annoncé la création d’un « module de prévention de l’entrée dans les trafics », dont devront bénéficier 50 collèges et lycées marseillais dès la rentrée prochaine.
Enfin, la création d’une « cellule de lutte contre le décrochage scolaire, qui ciblera les jeunes susceptibles de basculer dans les trafics ». Les actions d’accompagnement des victimes des trafics de stupéfiants et de leurs proches devraient elles aussi êtres renforcées.