La deuxième édition de la Régate des Minots a eu lieu ce 21 juin. Des jeunes issus des quartiers prioritaires de Marseille ont mis les voiles dans cette course olympique de voiliers.
Depuis le quai du Mucem, 11 équipages se sont lancés mercredi 21 juin. Pour rejoindre le départ de la Régate des Minots au large des îles du Frioul. « Ces 11 équipages représentent les 11 associations qui viennent de tous les quartiers de Marseille » explique Hicham Torkmani, responsable du développement territorial à l’UCPA et à l’origine du projet. De la Castellane, avec l’association de quartier Jeunesse Solidarité. Du 13e arrondissement avec Action Bomaye. Ou encore du centre-ville avec le Contact Club.
Toutes les structures ont réuni leurs jeunes pour participer à cette régate olympique inclusive, dans le cadre du projet « De la ville à la mer », porté par l’UCPA et labelisé Impact 2024 par le comité olympique des JO de Paris. Les minots âgés de 13 à 25 ans ont pu s’initier à l’apprentissage de la voile. Depuis le mois d’avril, ces jeunes issus des quartiers prioritaires de Marseille s’entraînent une fois par semaine.
« Certains ne savent pas nager »
Beaucoup de ces jeunes exercent la voile pour la première fois. « C’est une chance pour eux, les activités nautiques sont des sports privilégiés qui coûtent assez cher », s’exclame Hicham. D’autres n’ont l’occasion de voir la mer « que depuis leur tour et leur quartier » mais le problème majeur reste également la peur de l’eau. « Certains ne savent pas nager » déclare Hicham, responsable du projet de la Régate des Minots. En effet, 40 à 50 % des enfants ne savent pas nager à la fin du CM2, soit un enfant sur deux, selon une étude menée par la mairie de Marseille.
Or, dans une étude menée par le ministère des Sports en 2019, 88 % des enfants de CM2 au niveau national disaient « savoir très bien ou assez bien nager ». Un constat alarmant pour la cité phocéenne qui alerte sur le risque de noyade. Le retard marseillais s’explique notamment par un déficit d’infrastructures : il existe seulement 15 piscines municipales pour les 77 000 enfants de la ville scolarisés en primaire.
« On veut leur faire découvrir la mer pour qu’ils s’épanouissent » se réjouit Hicham. Chose réussie pour Anis, 16 ans, membre de l’équipage du voilier de l’association de quartier de La Castellane Jeunesse Solidarité, qui a découvert pour la première fois les îles du Frioul au cours de la régate olympique.
Son équipage a fini dernier de la régate mais a fini la course avec fierté. « Ce sont les skippers qui ont tout fait quasiment, moi je leur donnais plutôt des consignes » déclare Idriss, moniteur de l’équipage de Jeunesse Solidarité. Une course qui s’est jouée en deux tours avec un seul vainqueur, symbolique : l’équipage de l’association Contact Club.