Le Département abandonne finalement la vente de l’église d’Arenc à un acteur privé. La collectivité souhaite lancer une concertation publique à la rentrée pour trouver la future vocation de l’édifice historique.
Un pas en avant, un pas en arrière… Après avoir racheté l’église d’Arenc en 2018, annoncé différents projets de réhabilitation, puis décidé finalement de la revendre en 2022, le Département des Bouches-du-Rhône change une nouvelle fois d’avis et décide en définitive de la conserver.
Voilà quelques semaines que le sujet avait refait surface. Grâce, notamment, au comité d’intérêt de quartier (CIQ) Arenc-Villette. Il a manifesté samedi 17 juin pour demander des comptes sur l’abandon, en raison de la fragilité de l’édifice et alors qu’était attendu la publication d’un appel à projets pour trouver un repreneur privé.
Il n’en sera rien, comme nous le confirme Laure-Agnès Caradec, dans la foulée du journal en ligne Marsactu. La vice-présidente du conseil départemental et présidente de l’opération d’aménagement Euroméditerranée justifie que « des dernières études ont confirmé les grandes fragilités des fondations ».
La coûteuse consolidation d’une église fragile
Comme nous le savions déjà, les premiers désordres structurels sont apparus dès 1954, avant que l’église ferme définitivement ses portes en 1977. La dégradation a empiré au fil des ans malgré certaines interventions du Département.
« Rien que la sécurisation et la consolidation se chiffrent à plusieurs millions d’euros ». De quoi abandonner l’idée qu’un privé y trouve son compte. C’est pourquoi, aujourd’hui, « il faudra finalement un fonds public pour faire quelque chose », admet l’élue, sans dévoiler les estimations financières des dernières études.
Le Département avait déjà provisionné quatre millions d’euros en 2018 pour le projet, et même annoncé ensuite une enveloppe globale de plus de six millions d’euros. Selon la vice-présidente, il faudra peut-être revoir le budget à la hausse pour la délicate consolidation de l’église d’Arenc, et les travaux d’aménagement pour sa future vocation.
« Nous allons mettre les cartes sur la table »
Mais quelle vocation ? Depuis 2018, la collectivité a déjà annoncé la création d’un espace de coworking, d’un pôle culturel autour de la photographie, d’un lieu d’échange et de dialogue multiculturel… « Nous allons tout reprendre à zéro, pose Laure-Agnès Caradec. Pour définir son futur usage en concertation avec les riverains, la mairie de secteur, Euroméditerranée... »
Une concertation qu’elle entend mener « à partir de la rentrée. Il faut trouver une nouvelle destination acceptée par tous. Mais nous allons mettre les cartes sur la table. Notamment concernant les possibilités financières et architecturales ».
Dans ce sens, l’élue travaillera « dans les prochaines semaines » avec l’architecte des Bâtiments de France (ABF) pour définir les contours possibles d’un futur aménagement.
Elle n’enterre pas définitivement la possibilité d’un projet porté par le privé si les fonds publics ne suffisent pas. « Pourquoi pas s’il a un intérêt général ou collectif qui satisfait tout le monde ».
Préserver un des derniers bâtiments historiques du quartier
À commencer par le CIQ Arenc-Villette. Pour son vice-président, Antoine Cacioppo, la concertation publique annoncée est une bonne nouvelle. « Nous attendons avec impatience l’invitation », pose-t-il.
Il insiste sur la nécessité de travailler avec transparence sur les dernières études techniques que le Département ne dévoile toujours pas. « On espère qu’on trouvera des solutions pour préserver un des derniers bâtiments historiques du quartier ».