Initialement destinée aux femmes atteintes d’un cancer du sein, la marque Les Minettes en goguette élargit sa collection de vêtements à tous ceux en quête de bien-être, avec l’ouverture de sa première boutique-atelier en centre-ville.
Spécialisée dans la confection textile de vêtements éco-responsables post-cancer du sein, la marque marseillaise les Minettes en goguette poursuit son développement avec l’ouverture à l’automne de sa première boutique-atelier au cœur de Marseille. La jeune start-up a été sélectionnée par la Société publique locale d’aménagement (Soleam), dans le cadre d’un appel à projets lancé en 2021, pour réinvestir les locaux inoccupés du passage des Folies Bergères, l’une des portes d’entrée du Panier. Elle prendra ses quartiers dans un espace de 130 m2 au mois d’octobre.
Une opportunité pour Véronique Gonzalez, la fondatrice de la marque, de proposer à sa clientèle, touchée par la maladie, un cadre plus intimiste, plus propice aux échanges. « Nous avons participé à un certain nombre de salons et d’événements avec beaucoup de passages. Nous avons fait le constat que les gens venaient nous voir quand il y avait moins de monde pour plus de discrétion », souligne la créatrice.
Elle imagine sa nouvelle adresse, à deux pas de la rue de la République, comme un « magasin de destination » : un lieu de visite pour lequel les consommateurs sont prêts à parcourir une grande distance, sans pour autant avoir toujours un objectif d’achat déterminé. « Un peu de la même manière qu’on recherche une boutique spécialisée pour les perruques médicales ou qu’on est conseillé pour des prothèses mammaires », envisage-t-elle. L’aménagement permettra de partager les problématiques de manière plus confidentielle. L’atelier sera ouvert sur la boutique qui offrira la possibilité « de faire toucher les matières » .
Une marque qui s’ouvre à tous les malades
D’autant que la marque connaît un petit tournant. « Nous avons été beaucoup sollicitées par des hommes. Lorsque j’ai lancé Les Minettes en goguette, je pensais que les effets secondaires vécus par les femmes ayant eu un cancer du sein étaient spécifiques à cette maladie. Je ne mesurais pas le nombre de personnes qui ont des problèmes pour s’habiller. Et rien n’est prévu pour elles. J’ai envie de changer cela » poursuit la créatrice, qui s’est toujours inscrite dans une démarche de co-construction avec ses clients.
C’est principalement la matière déperlante utilisée dans la confection de ses articles qui intéresse. Les matières utilisées sont ainsi sourcées pour apporter des bénéfices à la peau et aux cicatrices, sans impacter l’environnement, comme par exemple les pièces à base de “SeaCellTM” : ce coton, entièrement composé de fibres biodégradables et d’algues marines, est particulièrement adapté aux peaux sensibles. Ainsi, la start-up va élargir sa collection pour répondre aux besoins, avec en réflexion la création d’une nouvelle marque destinée à la gent masculine.
Avec l’installation de sa boutique, Véronique ambitionne d’embaucher la modéliste avec laquelle elle travaille depuis les débuts, ainsi qu’un alternant, par le biais du collectif Fask. « C’est toujours bien de pouvoir confronter ses idées avec la jeune génération », conclut-elle, déjà attelée à ses futures réalisations.