Des toitures de stations aux voies de remisage, la RTM lance un grand projet de couverture photovoltaïque des parties aériennes du métro marseillais. Elle teste notamment des traverses solaires sur les rails.
Le réseau des transports en commun de Marseille produit déjà de l’électricité depuis quelques années. Des panneaux photovoltaïques couvrent certains dépôts ou parkings relais, comme à La Rose et Capitaine Gèze, pour une surface totale de 2 200 m2.
Mais la Régie des transports métropolitains (RTM) compte quadrupler cette superficie dans les prochaines années. Dès 2024, 5 500 m2 d’ombrières photovoltaïques s’installeront sur le nouveau dépôt de bus de La Rose. En 2026, la toiture du dépôt de Saint-Pierre deviendra un champ solaire de 2 300 m2.
« Mais on ne s’arrête pas là », nous explique le directeur de la RTM, Hervé Beccaria. « On souhaite aujourd’hui mettre à profit toutes les surfaces possibles pour produire de l’énergie renouvelable. On s’est donc intéressés aux voies et stations de métro aériennes, que l’on pourrait couvrir ». En effet, nous vous annoncions fin 2022 le lancement de premières études pour ce projet.
Des traverses photovoltaïques sur les rails du métro
Les voies aériennes du métro représentent des surfaces conséquentes avec près de trois kilomètres linéaires. « Mais la majorité sont des passerelles en hauteur. Ces ouvrages ne permettent pas une couverture de type ombrière ou canopée », pose Jean-Pierre Yamin. C’est pourquoi, « nous allons tester une solution innovante : la pose de panneaux photovoltaïques sur les traverses de la voie ferrée ».
Des sociétés européennes proposent déjà ce type de solutions, comme Sun Ways en Suisse ou la société britannique Bankset Energy. « Nous allons l’essayer dès 2023 sur un petit tronçon en arrière-gare » annonce Hervé Beccaria.
Si l’essai est concluant, environ 3 kilomètres de voies seront équipées de cette façon « en 2025 ». Il s’agit des tronçons aériens entre National et Bougainville, Bougainville et Gèze, Frais-Vallon et La Rose, ainsi que la fin de la ligne 2 vers Sainte-Marguerite. La RTM estime le potentiel à 283 733 kWh.
Couvrir toutes les stations de métro aériennes d’ici 2025
Un pan important du projet de production d’énergie solaire du métro marseillais se concentrera sur les stations aériennes, en équipant les auvents des quais et les bâtiments annexes. Le terminus de La Rose sera le premier site couvert. « Après des études techniques cette année, nous lancerons le chantier dès 2024 », détaille Jean-Pierre Yamin, directeur des installations fixes et des systèmes à la RTM.
Suivront les autres stations aériennes : Frais-Vallon, Malpassé, Sainte-Marguerite et Bougainville. Elles porteront toutes des panneaux solaires en 2025, assure la Régie des transports.
Soit un total d’environ 3 400 m2 de surface photovoltaïque pour un gisement annuel estimé à 565 451 kilowatt-heure (kWh).
Des canopées solaires dans les arrière-gares
Comme expliqué précédemment, la création de canopées photovoltaïques paraît trop compliquée d’un point vue technique et règlementaire sur les passerelles aériennes du métro. Toutefois, le tronçon au sol entre Malpassé et Frais-Vallon et les espaces arrières des stations, les voies de remisages, à La Rose, Zoccola et Sainte-Marguerite, sont des sites plus facilement exploitables.
Ces espaces représentent le plus grand gisement solaire du réseau du métro avec un potentiel de près de 5 000 m2 pour une production énergétique estimée à 917 973 kWh.
Sous l’expression « canopée », la RTM comprend des couvertures photovoltaïques, comme des ombrières, mais aussi des palissades, murs inclinés, ornières… « Nous lancerons les études dès 2024 pour déterminer les meilleures options techniques », assure Hervé Beccaria. « Le déploiement de panneaux solaires débutera en 2026 ».
6 % de la consommation électrique de la RTM en solaire
Au total, ces diverses options de déploiement du photovoltaïque sur le réseau du métro doivent représenter une production annuelle de « 1 700 mégawatt-heure. Et c’est la projection la plus basse », estime le directeur de la RTM. « Soit 3 % de la consommation électrique du réseau de transports marseillais. Sans compter les projets précédents. Au total, nous atteindrons environ 6 % de notre consommation en énergie solaire interne ».
Pas de quoi faire rouler le métro (35 000 mégawatt-heure par an) ni le tramway (5 000 mégawatt-heure). Mais l’énergie solaire a surtout vocation à alimenter les stations en autoconsommation, des éclairages aux escalators en passant par les appareils électriques.