Andia a ouvert ses portes aux Voûtes de la Major. L’établissement, aux allures de jungle tropicale, propose une cuisine sud-américaine dans un cadre exotique, peuplé de perroquets et de crocodiles. Découverte d’un lieu au décor pimenté.
Au pied de la cathédrale de la Major, animaux et plantes tropicales ont envahi une des voûtes endormies de la place Albert Londres. Cette jungle tropicale porte le nom d’Andia Marseille, une nouvelle adresse culinaire où se mêlent, au milieu des lianes et des palmiers, crocodiles, libellules, serpents, papillons et perroquets.
L’établissement, imaginé par Moma Group, qui a également inauguré le restaurant Forest dans la voûte voisine, vient d’ouvrir ses portes au public. Il dévoile un décor haut en couleur, à l’image de la cuisine sud-américaine qu’il célèbre dans ses plats. Chez Andia Marseille, petite sœur d’Andia Paris, le dépaysement se veut gustatif mais aussi visuel.
« Il faut se mettre à la hauteur du décor »
À l’angle du boulevard Jacques Saadé, la voûte qui abritait autrefois le Palais de la Major a été complètement transformée sous la houlette du couturier et décorateur Alexis Mabille. L’artiste a imaginé une décoration unique, entièrement dessinée et fabriquée sur-mesure, pour « une immersion en pleine nature ». Les animaux de la jungle, conçus en tôle recyclée, surgissent des palmiers et surplombent les tables sculptées dans le bois, les chaises enrobées d’osier et les banquettes couvertes de motifs aztèques.
À la tête de cette forêt amazonienne, un Marseillais. Fabien Tolaini a pris les commandes du site et prend son temps pour réussir son ouverture. « C’est le groupe Moma, donc c’est forcément un lieu spectaculaire qui génère une grosse attente, confie le directeur. Mais maintenant il faut se mettre à la hauteur du décor ».
Pour un démarrage en douceur, Andia Marseille a accueilli les Restos du Cœur et d’autres associations avant de recevoir le public. L’occasion pour les équipes de roder leur service, tout en s’inscrivant dans une démarche caritative. Depuis, le restaurant a ouvert officiellement ses portes, mais n’assure pas encore l’intégralité des 240 couverts prévus à l’intérieur et l’extérieur. « On va doucement, on prend le temps d’avoir nos premiers retours clients pour atteindre le taux de satisfaction le plus haut possible ».
Cuisine sud-américaine et culture du partage
Comme le laisse présager le nom du restaurant, la cuisine sud-américaine est à l’honneur chez Andia. Au menu, des plats inspirés des sommets andins, de la jungle amazonienne et de la côte caribéenne. Et un état d’esprit affiché : la « culture du partage ». La carte fait la part belle aux « aperitivos », avec des tortillas de maïs snackés, le Guacamole de la Casa, l’avocado toast à la péruvienne, ou encore la Pizzetta Andia, galette croquante à l’émincé de saumon et à la truffe d’été.
En cuisine, c’est le Bordelais Yvon Mbiavanga qui est aux fourneaux. « Un chef d’exception qui a pris la mesure du challenge », se réjouit Fabien. Le jeune cuisinier se dit ravi d’avoir posé ses valises dans la cité phocéenne. « C’est une ville qui est en ébullition, il y a beaucoup de grands groupes et de grands chefs qui font le choix de s’installer ici, souligne-t-il. On est très heureux de s’inscrire dans cette lignée-là ».
La cuisine du Mexique, du Pérou et du Chili, il la connaît par ses expériences passées. Mais à la carte du restaurant, il souhaite intégrer également les produits du terroir marseillais « qui sont magnifiques ». Le menu pourrait donc évoluer « en associant par exemple la cuisine d’inspiration nipponne au pastis et en proposant des frites de panisses. Car ici c’est Andia Marseille, pas Andia Paris ». Les incontournables devraient rester : patatas bravas, saumon mariné, poulpe grillé, brochettes de poulet et gambas pimentées. Et en dessert, une délicieuse crème glacée coco servie dans sa noix.
Un bar pour faire la fête jusqu’à 2h du matin
Un peu à l’écart de l’espace de restauration et de la grande terrasse végétalisée, le bar de l’établissement offre un cocon plus intimiste. L’endroit assume son côté kitsch, avec une moquette aux motifs exotiques et un grand comptoir de marbre surmonté de palmiers-colonnes dorés. Une ambiance « art déco, façon Californie, aux accents de Palm Springs ».
Ici, Fabien veut proposer une programmation festive « quand la partie restauration sera bien réglée. On va s’associer à des professionnels de l’événementiel pour organiser des soirées les jeudis, vendredis et samedis. Mais on ne s’interdit pas de faire monter nous-même l’ambiance les autres soirs de la semaine ».
Contrairement à son voisin Forest, qui ferme avant minuit, Andia envisage donc d’ouvrir jusqu’à 2h du matin pour que les Marseillais puissent rester faire la fête. « Le bar, c’est vraiment un espace différent de celui de la restauration. On va créer une ambiance chill où les clients pourront profiter de nos 100 références de vin et 30 références de champagne. La palette est très large ».
« Un endroit comme Andia, ici, il n’y en avait pas »
Le directeur se dit pour l’instant « très satisfait » du lancement du restaurant. S’installer dans ce quartier touristique encore en cours de mutation est un défi qui ne lui fait pas peur. « Marseille est la deuxième plus grande ville de France, tient-il à rappeler. Aujourd’hui, il y a une clientèle qui est en recherche d’une nouvelle offre. Et un endroit comme Andia, ici, il n’y en avait pas jusque-là ».
Il sait que les premières semaines seront décisives pour la réputation de l’établissement. Et si l’organisation est encore en cours de rodage, il s’assure pour l’instant que tous les clients soient accueillis avec le sourire et repartent avec le sentiment d’avoir vécu « une véritable expérience ».