L’Ecole de la Deuxième Chance vient de lancer un nouveau projet de création de jeux vidéos à Marseille. Le but est de permettre aux élèves de découvrir cet univers tout en développant de nouvelles compétences.
« Découverte de l’univers de la création de jeux vidéos ». C’est le projet développé au sein de l’Ecole de la Deuxième Chance. Cette seconde structure, tournée vers les métiers du numérique, a ouvert ses portes au coeur du 9e arrondissement.
Déjà très ancrée dans le paysage de l’insertion et de la formation des jeunes de 18 à 25 ans, E2C Marseille forme aujourd’hui 850 jeunes chaque année depuis plus de 20 ans pour les intégrer dans la société du travail et de la formation alors qu’ils n’ont, en arrivant, ni diplôme ni qualification. Une cinquantaine sont désormais réparties sur 130 sites en France.
Les jeunes décrocheurs sont estimés entre 18 000 et 20 000 à Marseille selon le président de l’école Louis Aloccio. « C’est une sorte de tremplin pour redonner de l’élan et des ressources aux jeunes entre 16 et 25 ans qui en ressentent le besoin » explique un professeur de l’école.
Les élèves de l’Ecole de la Deuxième Chance vont ainsi mettre au point deux jeux vidéos, s’inspirant des plateformes de l’univers Super Mario. Le thème retenu, « Repenser les énergies », leur sert d’inspiration pour créer leurs propres mondes virtuels. Une soixantaine de jeunes sont répartis en plusieurs équipes avec des rôles assignés : scénario, game designer, graphisme, son, image, personnage, décors, codage programmation et assemblage… Deux formateurs et une accompagnatrice encadrent ces ateliers.
Acquisition de compétences de façon ludique
Le projet de création de jeux vidéos vient compléter les autres actions mises en place suivant une pédagogie originale et efficace, confortée par un solide réseau. L’objectif est de « permettre aux jeunes, par le biais de cette activité, de gagner en autonomie, en organisation, de reprendre confiance en eux tout en favorisant une insertion professionnelle réussie » développe la responsable de la Fondation Orange Sud-Est Céline Mory.
Financé par la Fondation, le projet est coordonné par Fusion Jeunesse, un organisme international luttant contre le décrochage scolaire. « L’univers du jeu vidéo est un moyen de transmettre et acquérir certaines notions, notamment de mathématiques et de français, de façon ludique et attractive. Les jeunes apprennent à travailler en équipe, communiquer, faire des compromis… tout en étant mis dans une situation concrète avec un résultat tangible », explique le président et fondateur de Fusion Jeunesse Gabriel Barn Lopez.
« Ce projet vise également à permettre aux jeunes de découvrir les métiers du secteur de l’informatique et du codage, qui peuvent sembler assez complexes et pas toujours accessibles. Il est actuellement en plein essor et recrute énormément, les jeunes peuvent donc s’y projeter. D’autant plus avec toutes les passerelles et formations disponibles pour l’intégrer » complète la directrice générale adjointe de Fusion Jeunesse Catherine Dalphond.
Les deux jeux vidéos développés seront mis en ligne gratuitement
Les jeunes de l’école ont été particulièrement investis et inspirés. Lorsque les jeux seront mis en ligne, il sera notamment possible de se mettre dans la peau d’un astronaute combattant des aliens ou encore de Pedro, un pingouin espion affrontant des « yétis nains volants ». Une « création originale » d’un élève qui s’assure ainsi de « n’avoir aucun problème de droit d’auteur ».
L’ensemble des équipes participera au Festival Education du Futur pendant six jours à Paris, au début du mois de juin 2023. Ils prendront également part au concours du jeu vidéo de l’année organisé par Ubisoft.
Les deux jeux vidéos développés par les élèves de l’école seront ensuite mis à disposition des joueurs gratuitement via la galerie virtuelle de Fusion Jeunesse. Le processus pour les commercialiser étant particulièrement long et complexe, le projet vise surtout pour l’instant « à développer des compétences originales et techniques qui permettent aux jeunes de se démarquer et ainsi de mieux s’insérer dans le monde professionnel » soutient Gabriel Barn Lopez. Une deuxième cession du projet est prévue en mai prochain et plusieurs devraient suivre au cours des années suivantes.