D’ici l’été 2024, la Villa Marine au Frioul deviendra la « Maison des îles et du littoral ». Un lieu d’expositions permanentes et temporaires autour de la nature et de l’environnement.

Les promeneurs sur le Frioul passent souvent devant cette bâtisse à l’abandon. Elle trône sur le chemin de Saint-Estève en direction de la plage du même nom et de l’hôpital Caroline. En surplomb de la mer, la « Villa Marine » ou « Villa Amiral » offre un panorama imprenable sur la rade de Marseille, le château d’If et l’archipel frioulais.

Édifiée dans les années 1880 comme logement militaire, elle a ensuite servi de « maison d’agrément pour les hauts fonctionnaires de la Marine », décrit le Conservatoire du littoral, propriétaire du bâtiment.

L’institution lance sa réhabilitation en vue de créer un lieu public de sensibilisation à la biodiversité, en collaboration avec le Parc national des Calanques et la Ville de Marseille : la « Maison des îles et du littoral ». Un projet estimé à environ 900 000 euros.

Un marché public vient d’être publié afin de sélectionner les entreprises qui devront réaliser les aménagements. Les travaux doivent débuter en avril pour une durée de 13 mois. Le site devrait donc ouvrir ses portes pour la saison estivale 2024.

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La Villa Marine en premier plan de l’Hôpital Caroline

Une exposition extérieure accessible toute l’année

Le chemin de Saint-Estève voit défiler chaque année des dizaines de milliers de visiteurs. La Villa Marine tient donc une place stratégique pour « les sensibiliser aux enjeux de préservation des espaces insulaires méditerranéens », note le Conservatoire du littoral.

D’autant que les espaces naturels terrestres de l’archipel du Frioul font partie du cœur du Parc national des Calanques, avec une biodiversité fragile, unique et protégée. C’est autour de ces questions que la « Maison des îles et du littoral » proposera un parcours scénographique, ludique et pédagogique.

Parvis, terrasse et calades, les 250 m2 de surface extérieure autour du bâtiment deviendront un belvédère panoramique. Il sera entièrement cerclé de pupitres qui permettront d’interpréter toute l’année le paysage et la nature.

Oiseaux marins, plantes endémiques terrestres ou aquatiques… La faune et la flore tiendront évidemment la plus grande place, avec des descriptions et anecdotes sur les espèces caractéristiques du Frioul.

D’autres panneaux traiteront de l’histoire et du patrimoine : épave de l’Avion de Saint-Exupéry, château d’If et bien sûr l’hôpital Caroline voisin.

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Visuel de présentation du projet. Crédit : Thierry Gheza architecte

Ouvertures temporaires pour les espaces intérieurs

Environ 90 m2 composent l’intérieur de la villa. Mais le bâtiment ne sera ouvert que temporairement lors des vacances, à l’occasion de visites scolaires ou d’événements. L’animation du site est encore à déterminer. Elle impliquera les agents du Parc national, et peut-être des associations présentes sur l’archipel.

La bâtisse accueillera une exposition permanente, également tournée vers le patrimoine naturel du Frioul. En plus des panneaux, quiz sonores et reproductions d’animaux, des écrans interactifs permettront d’aborder de manière ludique les enjeux environnementaux.

« Nous avons prévu des aménagements et une scénographie évolutive, décrit l’architecte Thierry Gheza, à la manœuvre du projet. Pour proposer également des expositions temporaires autour de thématiques spéciales », précise le maître d’œuvre de ce chantier insulaire complexe.

Des gîtes pour les geckos et une éolienne pour les batteries

En effet, entre « l’accès difficile, le cahier des charges environnemental et la vocation publique du site, c’est un petit projet mais avec de grosses contraintes et attentes », pose-t-il. Il confie notamment s’être formé à la construction navale « pour prendre en compte les attaques des embruns et de la salinité de ce bâtiment en bord de mer ».

Pour la partie écoresponsable du chantier, l’architecte a misé sur « des matériaux biosourcés, comme les isolants en paille de riz de Camargue ». Mais aussi sur la « récupération d’un maximum de matériaux in situ. Qu’il s’agisse des démolitions du chantier, ou des pierres récupérées sur les sites environnants, où se trouvent d’anciennes carrières ».

Les visiteurs connectés pourront trouver une « éolienne pédagogique pour recharger leur portable tout en les sensibilisant sur la question énergétique »

Les aménagements seront aussi tournés vers la nature. Un biologiste a collaboré avec l’architecte pour créer « des gîtes pour les phyllodactyles ». Il s’agit de petits geckos caractéristiques du littoral provençal, qui peuvent changer de couleur. Protégés à l’échelle mondiale, ces petits lézards trouveront aussi des abris dans « les murs en pierres sèches créés pour agrandir le belvédère ».

Pour conclure, Thierry Gheza ajoute que « deux ou trois oliviers seront plantés autour de la villa ». Car cette dernière surplombe « la calanque du Pétoulier, qui veut dire « olivier » en provençal ».

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