Manger local, c’est limiter son empreinte écologique. Tel est le credo de Santafoo, la nouvelle application marseillaise qui livre de bons produits à domicile.

« La région marseillaise regorge de producteurs au savoir-faire unique. Pourtant, 90% de ce que consomme la population ici est importé » pointe Laurent Salet, fondateur de Santafoo. Face à cette « aberration écologique », il a souhaité, avec son associé Wassim Bassil, faire de Marseille la ville pilote pour déployer une application de livraison de courses qui prône le « manger local ».

« On veut donner la possibilité aux consommateurs marseillais d’avoir accès à de bons produits en évitant les supermarchés au profit des producteurs locaux » prêchent les deux fondateurs qui affichent un double objectif : réduire l’impact environnemental et valoriser les filières locales.

Car paradoxalement, si le commerce en ligne est en plein essor, « aujourd’hui, cela reste plus facile de se faire livrer un article qui vient de l’autre bout du monde que de se faire livrer des produits proches de chez soi », souligne Laurent. Une anomalie que Santafoo souhaite corriger.

santafoo, L’application de courses Santafoo prône le « manger local » à Marseille, Made in Marseille
© Santafoo

Privilégier les circuits courts pour limiter les transports

Ils sont déjà une cinquantaine de petits entrepreneurs de l’alimentation à avoir rejoint l’aventure. « Aucun grand groupe ne se cache derrière. Nous travaillons directement avec chacun d’entre eux. Chez nous, il n’y a pas d’intermédiaire », précise la jeune société qui défend « une rémunération au juste prix » et s’attache à proposer « les meilleurs produits les plus proches ».

Tous les fruits et légumes ne sont pas cultivables en Provence mais « 78% de ceux proposés sur Santafoo ont été sélectionnés à moins de 90 km de Marseille, et 90% à moins de 200 km », garantit Laurent Salet. C’est le cas par exemple du Jardin de Jeannot, une équipe de 12 producteurs et paysans, installés entre les Alpilles et le Luberon.

L’agence de la transition écologique (ADEME) fait justement de la proximité une de ses priorités pour réduire l’empreinte écologique des Français. Elle recommande de se fournir auprès de producteurs locaux afin de limiter les transports : « il est important de réduire considérablement notre consommation de produits exotiques ou d’aliments qui proviennent de l’autre bout de la planète et qui parcourent des milliers de kilomètres avant d’arriver sur notre table ».

À titre d’exemple, le Commissariat Général au Développement Durable indique, dans un ouvrage publié en 2017, que des haricots verts « produits localement » génèrent 23 fois moins de CO2 que ceux importés par avion.

santafoo, L’application de courses Santafoo prône le « manger local » à Marseille, Made in Marseille
© Santafoo

Consommer des produits de saison

La saisonnalité aussi a son importance. L’ADEME rappelle que les produits consommés hors-saison « nécessitent souvent des transports plus longs pour les acheminer vers leur point de distribution » et qu’ils « peuvent être particulièrement voraces en énergie lorsqu’ils sont cultivés sous serre chauffée ».

Ainsi, une tomate consommée hors-saison génère quatre fois plus de CO2 qu’une tomate produite entre juin et septembre. Et un kilo de fraises consommé en hiver produit 40 % d’émissions de gaz à effet de serre de plus qu’un kilo produit entre mai et juillet.

Face à ce défi écologique, Santafoo fait le choix de promouvoir avant tout des fruits et légumes de saison sur sa plateforme mais tient aussi à mettre en avant leur « histoire ». « Maintenant, les utilisateurs de l’application vont pouvoir découvrir au côté de certains de nos produits une ardoise qui leur présente l’origine géographique et le mode de production », annonce Laurent Salet.

Une rubrique « anti-gaspi » permet également de commander des produits proches de la date de péremption en échange d’une réduction de 50%.

santafoo, L’application de courses Santafoo prône le « manger local » à Marseille, Made in Marseille
© Santafoo

Un mode de livraison écologique

L’engagement environnemental de l’application marseillaise se poursuit jusqu’à la livraison, effectuée en vélos électriques fabriqués en France, dans un rayon de 25 minutes depuis la place Castellane. Un choix qui permet de limiter encore un peu plus le bilan carbone des aliments remis aux clients, alors que les transports représentent 31 % des émissions de gaz à effet de serre de l’Hexagone selon les chiffres de l’ADEME.

Dans la chaîne de livraison de Santafoo, en tant que derniers maillons, les livreurs jouent un rôle clé. « Ils sont en contact direct avec les utilisateurs de la plateforme. Leur travail est essentiel et doit être valorisé. C’est pourquoi ils sont tous salariés ».

Plus qu’une simple base de clients, c’est une véritable « communauté engagée » que la jeune société souhaite fédérer autour du « manger local ». Et l’idée semble séduire les Marseillais : quelques mois après son lancement, l’application a déjà été chargée près de 7000 fois et a généré plusieurs milliers de commandes.

Laurent Salet voit dans la cité phocéenne un point de départ pour ce « mouvement » qu’il aimerait voir grandir. Les « Saints du Goût », comme ils se qualifient, pourraient alors partir à la conquête du pays et servir de passerelle digitale entre les consommateurs français et leurs producteurs locaux à travers l’Hexagone.

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