Localizz, c’est le nouveau site internet fondé par deux passionnés, Eric et Olivier, qui proposent d’acheter des produits locaux parmi une gamme de 1 500 produits 100% made in Provence. Cela fonctionne un peu à la manière des sites « de drive » des grandes multinationales. Vous sélectionnez les produits de votre liste de course et vous vous faites livrer dans l’un des points relais les plus près de chez vous. Sauf que là, vous faites une bonne action en achetant local !
made in marseille a interviewé Eric Fihey, cofondateur de Localizz.fr pour en savoir un peu plus sur son projet.
made in marseille – Comment vous est venue cette idée ?
Eric Fihey – Olivier (Ndlr : son associé) a travaillé pendant 20 ans dans le domaine de la restauration sur la construction de filières d’approvisionnement de produits frais dans chaque région de France, notamment pour répondre aux exigences de produits Bio du Grenelle de l’environnement dans les Cantines Scolaires. Face à la très forte attente des consommateurs en la matière et à l’absence de réponse proposée sur le marché, nous avons décidé d’inventer une solution simple et efficace pour permettre à tous, particuliers et professionnels de s’approvisionner en toute transparence en produits locaux issus des producteurs de la région Provence : fruits et légumes, viandes, poissons, produits laitiers, produits BIO, Épicerie et Boissons. Notre volonté a été également de proposer des produits manufacturés des artisans de la région, après avoir fait le constat de la grande difficulté pour eux d’atteindre le consommateur via les circuits existants de distribution.
Comment se sont passés vos débuts ?
Comme toute jeune entreprise, nous avons démarré avec des moyens à la fois limités et qu’il fallait essayer de dimensionner en même temps pour absorber la croissance. Après une première phase au sein d’une pépinière d’entreprise, nous avons rapidement investi un entrepôt de 200 m² afin d’y organiser toute notre logistique entre les producteurs et les consommateurs finaux. Notre mascotte, la titine, un vieux J9 repeint aux couleurs de l’entreprise, assurant l’essentiel des opérations de livraison à ce jour. Le site marchand localizz.fr a vu le jour en janvier 2014, 4 mois après la création de l’entreprise, et s’enrichit régulièrement de nouveaux produits, pour un total de près de 1500 références désormais.
Quels sont les produits qui marchent le mieux ?
Même si ce n’est pas vraiment une surprise, l’essentiel de nos ventes se concentre sur les produits frais, à parts égales entre fruits et légumes, viandes et crèmerie. Viennent ensuite les produits d’épicerie, puis les produits artisanaux, qui sont forcément moins consommés au quotidien mais représentent des achats coup de cœur en complément de ses courses alimentaires.
Comment pensez vous faire évoluer votre entreprise ?
Nous regardons avec attention l’évolution de nos différents débouchés, particuliers et professionnels (notamment les Restaurateurs, le Poulpe en autre à Marseille est déjà client), et projetons une accélération fin 2015 sur les segments les plus porteurs, avec un déploiement qui pourra se faire dans d’autres régions.
Pensez-vous qu’un tel concept pourrait faire l’effet boule de neige ?
Il y a déjà beaucoup d’initiatives dans le domaine des circuit-courts pour répondre à une demande croissante pour plus de traçabilité et de qualité, notamment dans l’assiette. La particularité de l’offre Localizz est la diversité de la gamme proposée, la livraison en point relais frais et l’absence d’abonnement pour répondre également au soucis du consommateur de plus de liberté et de choix.
Quel est l’avenir du fait local par rapport aux grandes multinationales selon vous ?
Une vraie prise de conscience s’est amorcée depuis quelques années, et nous voyons le fait local reprendre de l’importance dans les critères de choix du client, pour s’en convaincre il suffit de voir comment les grandes enseignes, que ce soit en production ou en distribution, essayent actuellement de développer des thématiques locales, à minima nationales. Mais le modèle économique de ces deux mondes s’oppose trop fortement pour qu’ils puissent se réunir, et c’est le consommateur qui par ses choix va peser sur l’évolution de chacune des filières. Nous croyons en une poussée durable en faveur des circuit-courts.