Les opérateurs de trottinettes électriques ont jusqu’au 13 février pour prouver qu’ils peuvent régler le problème du stationnement anarchique.
« Je suis justement en train de passer devant une trottinette mal garée », lance Audrey Gatian au détour de notre interview téléphonique. L’adjointe au maire de Marseille en charge des mobilités rappelle que la problématique du stationnement anarchique de ces trottinettes en libre-service est une réalité quotidienne « et un souci de plus pour les piétons ».
Pourtant, depuis septembre 2021, les règles ont changé. Les trois opérateurs ont dû créer 900 stations pour cette flotte totale d’environ 6 000 trottinettes. Il est théoriquement interdit et impossible de stationner en dehors de ces zones, grâce à la géolocalisation. « Les trottinettes en dehors des stations, ça ne devrait plus arriver », assure l’élue.
Pourtant, entre les stations engorgées qui débordent et les véhicules jetés en travers des trottoirs, « il n’y a pas d’amélioration sensible sur la gestion du stationnement ». Et ce, malgré les rappels à l’ordre et des opérations de mise en fourrière des engins menées par la municipalité.
Régler le problème avant le 13 février
C’est pourquoi, lors d’une réunion avec les opérateurs mi-janvier, l’adjointe a posé un ultimatum simple : « soit ils arrivent à assurer ce service correctement et on continue, soit ils n’y arrivent pas et on arrêtera. La balle est dans leur camp ».
Et ils ont jusqu’au 13 février pour « montrer une nette amélioration de cette problématique » affirme Audrey Gatian. C’est la date de la prochaine réunion entre les opérateurs et la municipalité sur le sujet.
Soit ils arrivent à assurer ce service correctement et on continue, soit ils n’y arrivent pas et on arrêteraAudrey Gatian
« Il leur faudra avoir mis en place des actions concrètes à court terme », pose-t-elle. Mais aussi « un plan d’actions à long terme pour un service parfait qui soit acceptable pour tous. Pour que les avantages soient supérieurs aux désagréments ».
Même si « un service parfait à 100 % n’existe pas », l’adjointe souhaite « que les trottinettes mal garées deviennent un épiphénomène très marginal ».
Un nouvel outil pour mesurer l’utilité réelle des trottinettes électriques
L’élue estime toujours que cette offre de véhicules électriques en libre-service peut être une solution pour pallier la faiblesse des transports en commun à Marseille. « L’objectif, c’est que ce soit un moyen de mobilité dans une ville qui en manque. Ce service complémentaire permet de se rendre dans des zones encore mal desservies, avec une plus grande amplitude horaire ».
Mais elle ne dispose pas encore de données permettant d’affirmer objectivement l’utilité de cette flotte pour les Marseillais. La Ville est en train de se doter d’un logiciel qui agglomère toutes les données des opérateurs. « Pour avoir en temps réel les chiffres sur les utilisations, le stationnement, le nombre de trajets, leur longueur. Pour y voir clair sur les bénéfices objectifs de mobilité pour les Marseillaises et les Marseillais ».