À la fois ressourcerie, atelier d’insertion et boutique, l’association Résines Esterel Azur réemploie des bâches événementielles pour en faire des créations uniques qu’elle vend dans sa boutique à Cannes La Bocca.

Chaque année lorsqu’elle est dévoilée, la nouvelle affiche du Festival de Cannes crée l’événement. Porter ou emporter avec soi un bout de cette image collector, c’est possible grâce aux créations de Résines Esterel Azur. Créée il y a 23 ans, cette association porte un chantier d’insertion spécialisé dans la création d’objets de maroquinerie à base de matériaux voués à être jetés, dont les bâches événementielles.

Un partenariat avec la Ville de Cannes lui permet, depuis 2008, de récupérer plus de 1500 bâches en plastique par an, qui sont ensuite déclinées en de nombreux accessoires. Sacs en toile de jute, trousses en jean, tabliers en tissu d’ameublement… les salariés en parcours d’insertion de Résines Esterel offrent une seconde vie à ces matières récupérées en les transformant en des objets uniques made in Cannes.

résines esterel, Un atelier transforme les affiches du Festival de Cannes en accessoires de mode, Made in Marseille
© Florent Kolandjian/WeCanDoo

L’insertion professionnelle grâce à l’upcycling

Tous ces objets sont confectionnés à la main dans l’atelier-boutique de l’association, dans le quartier de Cannes La Bocca, par des personnes en situation de précarité et éloignées de l’emploi. Cette activité rémunérée d’upcycling participe à leur intégration dans la vie active, et prend la forme d’un accompagnement socio-professionnel sur une période de sept à douze mois.

La couture est « un support pour que ces personnes retrouvent confiance en elles, explique Yann Le Ruyet, chargé de développement pour l’association Résine Esterel. Pour qu’elles prennent conscience du fait qu’elles sont capables de faire une activité professionnelle et de fabriquer des produits pour des clients. Ce n’est pas juste une activité occupationnelle ».

Sur la trentaine de salariés employés simultanément par la structure, 80% sont des femmes, dont l’âge varie entre 26 et 62 ans. « Ce qui est proposé en général en insertion, ce sont plutôt des métiers dans les secteurs du bâtiment, des espaces verts… des métiers dits plutôt masculins, remarque Yann Le Ruyet. Même si on aimerait bien accueillir un peu plus d’hommes à Résines Esterel, on est aussi content de proposer des activités dites plus « féminines » pour favoriser l’accès à l’emploi aux femmes ».

Parallèlement, les salariés « sont accompagnés par une personne chargée d’insertion professionnelle, qui les guide dans leur projet ou les aide à trouver une voie qui pourrait les intéresser par la suite », poursuit Yann Le Ruyet. Leur parcours au sein de l’association peut ainsi déboucher sur une formation qualifiante ou sur un autre emploi dans toutes sortes de domaines, bien que « certaines personnes s’y découvrent des passions pour la couture et ont envie de se lancer là-dedans ».

résines esterel, Un atelier transforme les affiches du Festival de Cannes en accessoires de mode, Made in Marseille
© Florent Kolandjian/WeCanDoo

De la jute à la bouée, des matériaux variés

Bien que les articles confectionnés à partir de bâches du Festival de Cannes soient les plus reconnaissables de leurs créations, ceux-ci ne représentent que 20 % des produits de la boutique de Résines Esterel. « On se diversifie le plus possible dans les matières que l’on récupère, comme ça la boutique se diversifie aussi en termes de produits », poursuit Yann Le Ruyet.

Des sacs de café en toile de jute transformés en cabas de courses ou de plage, des coussins brodés en jean, des panières à base de bouées ou encore des lingettes démaquillantes à base de fibre de bambou… la plupart des accessoires fabriqués se déclinent en plusieurs matières upcyclées au choix, visibles sur le catalogue de l’association.

Ces objets originaux sont vendus directement dans la boutique attenante à l’atelier, rue Saint-Vincent-de-Paul, ainsi que sur le site internet de Résines Esterel, pour des prix abordables allant de 3,50€ pour un chouchou en tissu, jusqu’à 75€ pour un sac à main en cuir.

Participer à l’économie circulaire

La structure participe également à l’économie circulaire en recyclant les différents supports de communication usagés des collectivités locales avoisinantes ainsi que les vêtements, textiles et tissus de particuliers ou entreprises privées ou événementielles. « Celles-ci font appel à nous pour que l’on récupère le matériel qu’elles ne veulent pas jeter. Elles nous rachètent les articles que l’on a produits avec, qui sont ensuite offerts aux clients ou aux salariés », précise Yann Le Ruyet.

De fil en aiguille, le bouche à oreille a fait son effet et l’atelier enchaîne les commandes. Au point qu’ils ne récupèrent plus de matières sans qu’une commande soit assurée par la suite. « C’est très bien que les entreprises ne veuillent plus jeter, mais nous n’avons plus assez d’espace de stockage pour tout récupérer ! », confie le chargé de développement.

En attendant le prochain Festival de Cannes, Résines Esterel participera à un autre festival international, celui des Jeux, le 20 février prochain. Les membres revendront sur place des produits fabriqués avec la bâche de l’édition précédente. L’association a également commencé à proposer des ateliers sur la plateforme en ligne WeCanDoo destinés aux particuliers qui souhaitent s’initier à la couture avec des matériaux recyclés.

Plus d’informations

Résines Esterel Azur
1 rue Saint-Vincent de Paul, 06150 Cannes
Fermé le dimanche et le lundi

resinesesterel.fr

résines esterel, Un atelier transforme les affiches du Festival de Cannes en accessoires de mode, Made in Marseille
© Florent Kolandjian/WeCanDoo
Bouton retour en haut de la page