Depuis près de 10 ans, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur est celle présentant le plus de surfaces agricoles cultivées en bio sur le territoire français. Et cela ne cesse d’augmenter ! Car l’agriculture bio, de plus en plus sollicitée par les consommateurs, est aussi un véritable atout pour lutter contre le réchauffement climatique.
Avec 19,4% de sa surface agricole cultivée en bio, la région Paca se classe cette année encore première région de France dans ce domaine. Un chiffre qui assure pratiquement à la région PACA d’atteindre l’objectif fixé par le Grenelle de l’Environnement de 20% de surface agricole bio en 2020. Et d’être peut-être la seule région française à y arriver.
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Objectif : 20% de surface agricole bio en France en 2020
Un des rapports du Grenelle de l’Environnement, processus lancé dès 2007 par le gouvernement français pour définir une nouvelle politique en matière d’environnement et de développement durable, a pour objectif que 20% de la surface agricole française soit bio en 2020.
Trois ans avant l’échéance, la quasi-totalité des régions du pays ne pourra atteindre ce pourcentage. Avant le redécoupage des régions entré en vigueur le 1er janvier 2016, Rhône-Alpes était en passe d’y arriver. Aujourd’hui couplée à l’Auvergne, la région n’enregistre que 7,2% de sa surface en bio, ce qui la classe 5e région de France. Derrière PACA, on trouve l’Occitanie (11,5%) et la Corse (7,9%).
« Nous nous sommes beaucoup investis pour développer le bio dans la région. Atteindre les 20% de surface agricole bio en 2020 est un objectif largement atteignable à condition que les producteurs s’en sortent », explique Claude Rossignol, Président de la chambre d’agriculture de la région Paca.
Des aides pour produire en bio
Aujourd’hui, produire en agriculture biologique coûte plus cher pour les agriculteurs que produire de façon conventionnelle car c’est une production plus pointue. C’est pourquoi, pour les inciter à se mettre au bio, les agriculteurs peuvent bénéficier d’aides de la Région et de l’Europe.
L’aide à la conversion en Paca est attribuée sur 5 ans alors que deux à trois ans suffisent généralement pour convertir entièrement sa production en bio. Elle est plafonnée à 15 000€ par an par exploitation. Jusqu’en 2015, les agriculteurs pouvaient également se voir octroyer une aide au maintien qui, faute de financement, ne concerne aujourd’hui que quelques zones de captages prioritaires dans la région.
« Les aides c’est très bien, mais les agriculteurs n’ont pas envie de vivre d’aides mais de leurs produits ! Pour cela, les produits bio doivent être vendus à leur juste prix, c’est-à-dire un peu plus cher que les conventionnels. Cette différence, même s’il s’agit seulement de 0,10€, n’a pas une grande importance pour le consommateur mais peut tout changer pour les producteurs », met en avant Claude Rossignol.
D’après une étude réalisée en 2016 par l’Agence Bio, l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique, et le CSA, de plus en plus de consommateurs se tournent d’ailleurs vers le bio. Il ressort ainsi que 69% des personnes sondées consomment régulièrement des produits bio, à hauteur d’au moins une fois par mois ; en 2003, elles n’étaient que 35%. La quasi-totalité des consommateurs bio affiche même clairement son intention de maintenir ou d’augmenter sa consommation bio dans les mois à venir.
« Les consommateurs veulent aujourd’hui savoir d’où vient le produit et comment il a été confectionné. Puisqu’ils veulent manger bio, c’est important de les fournir », souligne Claude Rossignol.
Le bio, véritable atout contre le réchauffement climatique
La question de limiter le réchauffement climatique est aujourd’hui dans tous les esprits. La COP21 a abouti à la fin de l’année 2015 à un accord applicable à tous les pays avec comme objectif de maintenir le réchauffement mondial si possible en deçà de 1,5°C. Et l’agriculture biologique aurait un véritable rôle à jouer pour y contribuer.
« Basée sur la non-utilisation de produits chimiques de synthèse, le recyclage des matières organiques et la rotation de cultures diversifiées, l’agriculture biologique contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement climatique. De ce fait, l’agriculture biologique permet de limiter les rejets polluants dans l’environnement et contribue à une gestion plus durable de la terre », avance l’Agence Bio.
Pour autant, selon Claude Rossignol, même s’il faut aller vers le bio, il faut « être conscient qu’on ne mettra pas 100% de la production en bio », la faute aux coûts que cela implique. Il est aussi bon de noter que certains agriculteurs, même s’ils ne disposent pas du label AB (Agriculture Biologique), ont presque le même mode de production que d’autres certifiés bio. Reste donc à bien se renseigner sur tous les produits pour être sûr de manger sain.
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Par Agathe Perrier