À l’occasion de la Fête du Pain, coup de projecteur sur la filière Lou Pan d’Ici. Elle réunit agriculteurs et meuniers de la région Paca afin d’offrir une farine locale de qualité aux artisans boulangers.
Du blé à la baguette. C’est une initiative régionale unique en France. Depuis 2020, Lou Pan d’Ici produit une farine 100% régionale. Réunissant trois coopératives céréalières, trois moulins situés dans les Hautes-Alpes et le Vaucluse, le projet Lou Pan d’Ici permet aux agriculteurs d’être mieux rémunérés.
En effet, le prix de ce blé ne dépend pas des cours du marché mondial. Les agriculteurs sont alors payés à la juste valeur des coûts de production. Plus de 200 meuniers et boulangers de la Provence-Alpes-Côte d’Azur sont réunis au sein de ce collectif pour promouvoir cette démarche locale.
Pour utiliser la marque, les boulangeries doivent suivre le procédé de fabrication de la baguette de tradition et exploiter uniquement cette farine locale. C’est le cas de Ludivine, propriétaire du Fournil Notre Dame dans le 6e arrondissement de Marseille, qui utilise la farine Lou Pan d’Ici dans ses pains spéciaux.
En revanche, le prix du blé n’est pas épargné par la hausse générale des prix des matières premières. Le surcoût maximum du prix d’une baguette de tradition Lou Pan d’Ici par rapport à une baguette de tradition classique est de 10 centimes.
Faire résister une filière agricole locale
Ce système économique indépendant mis en place avec le projet Lou Pan d’Ici contribue relancer la production du blé dans la région qui voit ses surfaces diminuer au fil des années. En 2010, il y avait 55 000 hectares de blé dur contre 21 000 hectares en 2019.
« Dans une région numéro une du tourisme, si on perd tous nos paysages agricoles, on perd tout », déclare Guillaume Céard, le président de l’association Lou Pan d’Ici.
D’après le constat effectué par les États Généraux de l’Alimentation [lancés le 20 juillet 2017 par l’Etat et décliné en région, ndlr], ce fort recul est lié aux rendements moyens régionaux relativement faibles, associés à un cours mondial trop faible. Les conditions pluvieuses de la saison automnale ne favorisent également pas les semences de blé.
Dans le cadre du projet Lou Pan, les surfaces cultivées en agro-écologie permettent de réduire le nombre de parcelles en friche limitant ainsi que le risque d’incendie. Lou Pan d’Ici a choisi de semer des types de blé tendre résistant aux conditions plus arides. Sur ces récoles, la sécheresse contribue à réduire le nombre d’insectes et les champignons qui peuvent attaquer les cultures. Le blé est ainsi moins traité en Provence-Alpes-Côté d’Azur.