Une délégation d’élus du Département des Bouches-du-Rhône est en déplacement à Naples pour signer un accord de coopération avec le parc archéologique de Pompéi, avec pour objectif de partager les compétences pour la restauration des œuvres antiques.
« Un accord de coopération est fait pour faire progresser les deux parties, mais sur cet accord, c’est surtout nous qui sommes honorés de pouvoir bénéficier de votre expertise », lance Martine Vassal, présidente du Département des Bouches-du-Rhône au maire de Pompéi et au directeur du parc archéologique.
Les représentants provençaux sont actuellement en Italie avec une idée en tête : continuer à faire progresser l’expertise de leurs équipes archéologiques pour notamment résoudre l’équation complexe posée par la découverte de la Maison de la Harpiste à Arles, dans le quartier de Trinquetaille.
« Un peu comme vous, nous aussi nous n’avons jamais arrêté de chercher et nous avons eu l’immense plaisir de trouver il y a 10 ans un trésor, la Maison de la Harpiste, ce qui nous procure de la joie, mais aussi beaucoup d’inquiétude. Car ses pigments de cinabre de couleur rouge noircissent à la lumière. C’est la raison pour laquelle cet accord est totalement intéressé de notre part ! », poursuit Martine Vassal, qui espère « pouvoir un jour ouvrir ces peintures au grand public ».
La Maison de la Harpiste, dont le nom est inspiré par l’une des figures représentées sur ses murs, constitue une grande découverte pour les archéologues. Ses pans exceptionnels de peintures murales et les milliers de fragments décoratifs découverts lors des campagnes de fouilles archéologiques sur le site arlésien de la Verrerie ont révélé un trésor insoupçonné : la présence d’une riche villa romaine, datée de 70-50 avant notre ère.
Une reconstitution du puzzle est en train d’être faite et sera livrée en 2023. Mais les archéologues recherchent encore un procédé qui permettra d’arrêter le noircissement à la lumière du pigment rouge de cinabre, afin de le conserver pour les générations futures.
Aller décrocher des financements européens et monter des événements
La délégation provençale est également venue en Italie pour s’inspirer du savoir-faire du parc archéologique de Pompéi, qui a réussi à décrocher de nombreux financements européens. « Leurs archéologues sont en perpétuelle recherche et ils bénéficient d’un fort accompagnement de l’Union européenne. Il n’y a pas de raison que nous ne fassions pas pareil », souligne Martine Vassal.
« Ce partenariat va aussi nous permettre de travailler ensemble, de créer des événements, et on espère un grand événement commun sur Arles et Pompéi prochainement », annonce Patrick De Carolis, maire d’Arles et présent dans la délégation. « Les deux équipes pourront aussi échanger des informations, car vous savez que dans Arles et dans le Rhône, on n’arrête pas de fouiller et de trouver de nouveaux objets que l’on étudie et que l’on peut ensuite partager avec le monde entier ».
La convention signée permettra enfin aux deux institutions d’échanger dans différents domaines éducatifs, notamment pour l’éducation des publics scolaires et éloignés (handicap, précarité…) et de créer des programmes de médiation grand public.