Depuis ses débuts en 2016, la start-up provençale Iadys et son petit robot télécommandé ramasseur de déchets, Jellyfishbot, ont fait du chemin.
Lancée en 2016 par Nicolas Carlési, la société Iadys, installée à Roquefort-la Bédoule, développe le Jellyfishbot, un robot télécommandé qui récupère les déchets flottants dans les ports, en mer et sur les cours d’eau. C’est dans le port de Cassis que tout a commencé en 2018. Et depuis, l’entreprise a commercialisé 60 robots dans de nombreuses villes françaises et à l’international, et a enregistré 10 commandes supplémentaires qui seront bientôt livrées.
« Mais l’idée originale évolue au fur et à mesure que le Jellyfishbot rencontre son public. Pourquoi limiter la nature des déchets collectés et pourquoi limiter son usage uniquement aux ports et marinas ? L’offre s’adapte, de nouveaux filets sont développés pour permettre au robot de collecter non seulement les macrodéchets et hydrocarbures, mais aussi les espèces invasives telles que les lentilles d’eau, ou les microparticules telles que les poussières de peinture, jusqu’aux microplastiques » explique la société.
Un développement à l’international
Le Jellyfishbot s’adresse désormais à tous les opérateurs qui sont à la recherche de solutions de dépollution et d’entretien de plans d’eau, en France et à l’international. Aujourd’hui, l’entreprise commercialise sa solution en Asie Pacifique (Japon, Taiwan, Singapour et Australie), en Europe occidentale (Espagne, Allemagne, Royaume-Uni, Finlande, Croatie, Suisse, Norvège, Portugal, Monaco, Pays-Bas et Grèce), en Tunisie, en Turquie et plus récemment aux Etats-Unis.
Des instituts de recherche en France et à l’étranger viennent même de faire le choix de s’équiper avec le Jellyfishbot pour mener leurs recherches sur les microplastiques. À Tokyo, c’est un parc d’attractions qui a choisi d’utiliser le robot pour nettoyer ses bassins et pour faire de la pédagogie auprès du public.
Un robot toujours plus autonome
Depuis 2021, le Jellyfishbot dispose d’un nouveau système qui lui permet de naviguer en toute autonomie et de détecter les obstacles fixes. Cette innovation permet à l’opérateur en charge du pilotage de programmer son robot. La mise en place d’un second niveau d’autonomie, avec détection d’obstacles mobiles cette fois-ci, se profile pour début 2023.
Toutes ces prouesses ont permis à l’entreprise de boucler sa première levée des fonds de plus de 1,5 million d’euros pour renforcer ses équipes commerciales, R&D et marketing & communication.
Iadys va prochainement déployer une nouvelle fonctionnalité permettant de connaître et de surveiller la profondeur du plan d’eau. Cette technologie est possible grâce à l’intégration d’une sonde sur le robot qui émet une onde acoustique (un son) qui va se propager dans l’eau. C’est l’écho et le temps mis par le son à parcourir en aller-retour le trajet surface-profondeur qui va permettre de déterminer la profondeur.
À partir de ces données, il est possible de réaliser des cartes de navigation, de décider de l’aménagement du littoral, de la quantité de sédiment à enlever ou encore d’identifier les déchets volumineux au fond de l’eau (trottinettes, cadis, poubelles…).
Surveiller la qualité de l’eau
Enfin, Iadys travaille sur un kit de prélèvement d’eau qui permettrait aux opérateurs de mesurer la qualité de l’eau, température, salinité, concentration de cyanobactéries… Des données précieuses pour les structures accueillant du public dans leurs plans d’eau, ainsi que pour la préservation de la faune et de la flore aquatique.
Un écrémeur d’hydrocarbures va rejoindre également le catalogue de produits de l’entreprise provençale. Il sera destiné aux sociétés de dépollution mais aussi aux services d’intervention anti-pollution comme les militaires ou les pompiers, ainsi qu’aux sites industriels. Cet écrémeur permettra d’intervenir dans des zones étroites et à faible tirant d’eau, le long des berges par exemple.
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