Des gabians « agressifs » sévissent sur la tour Mirabeau II à Arenc, propriété du Département des Bouches-du-Rhône. La Ville de Marseille lui vient en aide grâce à une dérogation pour chasser l’oiseau protégé.

À Marseille, il est chez lui. Un peu trop des fois. Tout le monde connaît de près les goélands leucophée, qu’on appelle ici sous leur nom occitan, « les gabians ». Certains ont même déjà fait l’expérience de son agressivité.

D’abord dans son habitat naturel. Comme au Frioul, où il lui arrive d’attaquer les promeneurs lors de la saison des pontes. Mais il peut aussi se montrer agressif en ville, lorsqu’il décide de s’y installer.

C’est semble-t-il le cas pour le bâtiment Mirabeau II, aux quais d’Arenc. Le Conseil départemental, propriétaire, y héberge certains services liés à la solidarité et « rencontre de grandes difficultés avec cette espèce ».

L’animal, qui niche sur la toiture de l’immeuble, se montre particulièrement agressif La Ville de Marseille

C’est ce que note la Ville de Marseille dans une délibération votée par le conseil municipal ce vendredi 30 septembre. « L’animal, qui niche sur la toiture de l’immeuble, se montre particulièrement agressif et empêche les opérations de maintenance des équipements techniques, notamment des tours aéro-réfrigérantes ».

« Alors même que le bâtiment est classé ICPE », relève la Ville, et peut donc avoir un impact ou présenter des dangers sur l’environnement*. De quoi attiser la colère des gabians ?

La Ville prête sa dérogation pour chasser les gabians

Quoiqu’il en soit, l’espèce est protégée. « La destruction ou l’enlèvement des œufs et des nids, la capture et la perturbation intentionnelle de ces animaux sont interdits au titre de l’article L411-1 du Code de l’Environnement », rappelle la municipalité.

Mais, depuis le 4 janvier 2021, la Mairie a obtenu de la Préfecture des Bouches-du-Rhône un arrêté de dérogation pour chasser les gabians. Elle peut désormais procéder « à la perturbation intentionnelle et à la régulation du goéland ». Notamment « en détruisant les nids et en stérilisant les œufs » dans la limite d’un quota fixé dans l’arrêté. Elle peut également mettre en place des dispositifs « de perturbation sonore » pour réduire les nidifications sur les bâtiments.

C’est pourquoi la Ville vole au secours du Département. La convention adoptée par le conseil municipal lui « donne délégation […] pour procéder ou faire procéder aux interventions citées dans l’arrêté de dérogation en vigueur pour réduire les nuisances causées par le goéland leucophée ».

La mairie mise toutefois sur des mesures « non-létales et dissuasives à la nidification ». À bon entendeur, chers gabians.

Mise à jour le 3 octobre à 11 h * : les Installations classées protection de l’environnement (ICPE) pointent des bâtiments présentant des dangers 
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