Le conseil municipal doit voter une délibération pour la mise en place de l’encadrement des loyers à Marseille. La Métropole, seule à pouvoir porter cette candidature auprès de l’État, a exprimé son désaccord.
« Après Paris, Lille, Lyon, Plaine Commune, Est Ensemble, Montpellier et Bordeaux, la Ville de Marseille souhaite expérimenter la mise en place de l’encadrement des loyers sur son territoire ». Ce dispositif permet de plafonner les loyers des logements du parc privé. Il fait l’objet d’une délibération adoptée par le Conseil municipal ce vendredi 30 septembre.
Ce rapport décrit la forte tension du marché locatif dans la commune, le déficit de logement social, « une production de logements en forte baisse ces dernières années et une capacité des ménages à louer un logement qui reste faible », compte tenu notamment du taux de pauvreté élevé dans la ville.
« En cette période de forte inflation où le poste logement pèse de plus en plus sur le pouvoir d’achat des ménages, la régulation du marché est un impératif social », argue la mairie.
« Qu’est-ce que vous avez contre les propriétaires ? »
Mais c’est à la Métropole que revient la compétence de candidater auprès de l’État pour que Marseille expérimente l’encadrement des loyers. Elle avait déjà refusé une première demande de la municipalité pour candidater à ce dispositif.
Aujourd’hui, les élus du groupe d’opposition Une volonté pour Marseille, qui regroupe des élus de la majorité métropolitaine, se sont exprimés contre cette mesure.
Comme Pierre Robin : « Vous avez d’abord augmenté la taxe foncière, et maintenant vous voulez encadrer les loyers […] Qu’est-ce que vous avez contre les propriétaires ? ». L’élu redoute que ces derniers se tournent alors vers de la location touristique, « effet pervers » qui aventurait la crise du logement.
« Pour construire et rénover, nous serons avec vous. Pour taxer et encadrer, nous ne le serons pas », a conclu l’élu.
Les logements vacants, « le 17ème arrondissement de Marseille »
Le maire de Marseille ne cache pas son désaccord « sur votre vision libérale… Mais vous avez raison, il faut produire du logement dans cette ville ». Il renvoie la Métropole aux demandes de la mairie pour modifier le plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) dans ce sens.
Mais la municipalité s’appuie également sur un autre outil pour tenter de résorber la crise du logement à Marseille : la lutte contre la vacance. En 2019, 37 270 logements étaient inoccupés sur la commune selon l’Insee. Soit 8 % du parc résidentiel environ. « C’est le 17ème arrondissement de Marseille », estime Benoît Payan.
La majorité souhaite remettre un maximum de résidences inoccupées sur le marché. Elle espère réduire ainsi la tension qui pèse sur le logement à Marseille. Pour cela, il s’agit d’abord d’en faire un diagnostic précis. Le conseil municipal a donc voté aujourd’hui le lancement d’une étude sur la vacance des logements qui doit aboutir avant la fin de l’année.