Crise économique, conscience écologique, le marché de la seconde main est en plein essor. À Marseille, Oscar Mondesir a créé Sportingoodz, une plateforme de vente en ligne d’articles de sports encore neufs.

En 2022, 7 personnes sur 10 achètent des vêtements de seconde main. Le marché de l’occasion représente un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros selon une étude réalisée par Tripartie. En témoigne le succès de la plateforme en ligne comme les géants Vinted, ou Leboncoin, mais aussi Marketplace du réseau social Facebook.

Mais si ce marché de l’occasion explose, il reste cependant minoritaire par rapport au neuf. L’industrie du textile représente un chiffre d’affaires de 13,3 milliards d’euros avec une croissance de 1,8 % par rapport aux années précédentes. Chaque année, entre 10 000 et 20 000 tonnes de produits textiles sont détruits en France selon le ministère de la Transition écologique et solidaire, l’équivalent en poids d’une à deux Tour Eiffel.

À la différence du marché de seconde main, la start-up marseillaise Sportingoodz récupère des vêtements non-utilisés auprès des clubs sportifs afin de les revendre en click & collect. « Acheter des articles de sport neufs à petit prix n’a jamais été aussi fairplay » c’est le slogan de la plateforme en ligne Sportingoodz fondée par Oscar Mondesir en janvier 2022. 

Sportingoodz, La start-up Sportingoodz veut conquérir le marché du matériel sportif neuf de seconde main, Made in Marseille
À gauche Oscar Mondesir, PDG de Sportingoodz et Paul Monnet, co-créateur et CMO à droite. © Oscar Mondesir

Entrée de jeu

En décembre 2021,  Oscar Mondesir organise le Smucathlon, une grande vente de matériel sportif d’occasion. En partenariat avec le Smuc, le club multisports des quartiers Sud de Marseille, Sportigoodz récolte près de 300 articles de sports auprès des adhérents. Puis noue une collaboration avec la Recyclerie Sportive de Marseille pour revendre ces articles. Dans la foulée, il lance sa start-up Sportingoodz en janvier 2022.

« J’ai toujours aimé vendre, mais j’ai voulu créer une entreprise qui a du sens » s’enthousiasme le fondateur. Après avoir travaillé pendant deux années pour Adidas et deux autres années dans une boutique spécialisée de squash, Oscar prend conscience de l’impact environnemental d’un article de sport. « Je récupérais tous les jours des raquettes cassées qu’on ne faisait qu’échanger par du neuf, le reste partait à la poubelle » confie-t-il.  

« Les clubs sont des amis »

Avec 15 ans de pratique du handball en club, Oscar Mondesir, très actif dans la vie associative, se forge un réseau. C’est à partir des vestiaires sportifs que le fondateur de Sportingoodz voit l’opportunité de lancer son projet. « Aujourd’hui les clubs, à chaque fin de saison, envoient leurs équipements dans des pays dans le besoin, ou les donnent aux adhérents ou encore les vendent à perte ».

Sportingoodz travaille principalement avec 5 clubs marseillais : le  Marseille Nord Handball, le Burel Football Club, le club de Saint Martinois, le Sporting Saint-Loup, le Sporting club Saint-Cannat. Sur une gamme de 1000 articles, 200 sont floqués à l’image des clubs.

Une start-up « associative »

Le lancement de la start-up n’a pas été sans effort, Oscar Mondesir a dû investir de sa poche afin de monter ce projet en contractant plusieurs prêts. « L’entrepreneuriat, ce n’est pas quelque chose de facile. J’ai failli plusieurs fois tout lâcher, à la limite du burn-out, mais en équipe j’ai réussi à construire un modèle stable et viable » reconnait le jeune entrepreneur. Grâce à son projet innovant réduit en impact carbone, Sportingoodz a reçu une bourse French Tech BPI ainsi que le prix Frédéric Chevalier 2021, lancé par le « Fonds HighCo pour Entreprendre » récompensé par un montant de 11 000 euros.

Aujourd’hui, la start-up marseillaise fonctionne sous une logique associative, en proposant un service de reprise du matériel auprès des clubs. Une fois récupérés à la charge de Sportingoodz, les vêtements sont nettoyés et envoyés en click & collect. Les clubs sportifs prennent jusqu’à 40 % de commission lors de la vente en ligne. 

« Notre but, c’est de ne pas racheter la marchandise et de continuer dans ce cycle de consommation. On n’est pas là pour faire de gros profits. Cela nous permet de les aider par la suite mais aussi de les sensibiliser » reconnaît Oscar. En limitant le gaspillage, Sportingoodz veut revaloriser le marché local dans une logique de circuit-court.

Mercato –  Vers un départ aux JO 2024 ?

Sportingoodz aspire à récolter 5000 articles d’ici l’année prochaine, mais espère également pouvoir proposer de la seconde main avec un système de recyclage précautionneux. « Le mot recyclage peut avoir un côté péjoratif. Pour recycler, il faut détruire, transformer, etc… ça consomme beaucoup d’énergie » défend Oscar.

La start-up marseillaise veut créer « un terrain de jeu commun à tous » et rassembler une plus grosse communauté. La plateforme digitale se projette déjà en 2024, à l’occasion des Jeux olympiques organisés en France, afin de fédérer de plus grands clubs et sensibiliser les consommateurs ainsi que le monde sportif à une plus grande échelle.

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