Afric’Agora de la CCIAMP devrait ouvrir ses portes au 30e étage de la tour La Marseillaise, début 2023. Pour assurer son indépendance économique, elle doit lever des fonds en commercialisant le lieu.
Après la création du réseau d’entrepreneurs Africalink, en 2017, forte de 200 membres euro-africains, la Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille Provence avait pour ambition d’ouvrir un lieu totem, symbole de sa stratégie à l’international et de la nouvelle relation du territoire avec l’Afrique. « On a créé une communauté, maintenant on a besoin de lieux physiques », explique Frédéric Ronal, vice-président de la CCIAMP.
La Maison de l’Afrique, rebaptisée Afric’Agora, installera ses quartiers sur 450 m2 au 30e étage de la tour La Marseillaise, gérée par la filiale de la chambre consulaire, le World Trade Center (WTC). Sur le volet économique, elle offrira la mise à disposition de bureaux, de places de coworking… « à disposition notamment des entrepreneurs africains, poursuit l’élu et trésorier de la chambre. On y fera se rencontrer l’Europe et l’Afrique sur des sujets de business, mais pas seulement ».
En effet, la structure se prêtera à l’organisation d’événements, de conférences… Et sur un plan plus institutionnel, elle accueillera notamment des consulats. Marseille est la première place diplomatique après Paris, avec 28 consulats du monde euro-africain.
Un laboratoire expérimental de la Maison des Mondes Africains
Afric’Agora sera également le siège d’Africalink et pourra accueillir des expositions sur le monde et l’art africain. D’ailleurs, la décoration du lieu devrait être confiée à des artistes africains. « On veut faire un lieu unique. Un démonstrateur de ce qu’on pourrait faire ailleurs demain. C’est très attendu y compris par les plus hautes autorités de l’État qui ont dans les cartons un projet de Maisons des Mondes Africains et dont on pourrait être le laboratoire. C’est une mission qui nous plaît », note Frédéric Ronal.
« C’est la continuité de notre engagement et une démarche qui a sans doute inspiré les collectivités dans leur conception sur ce sujet. En 2011, il n’y avait pas beaucoup de résonance », ajoute Jean-Luc Chauvin, président de la CCI métropolitaine, qui confie que la communauté européenne prévoit déjà d’y organiser des manifestations en relation avec le monde euro-africain.
300 000 euros à lever avant 2023
Si le projet est techniquement ficelé, Afric’Agora repose sur un « business modèle très entrepreneurial », souligne son vice-président. Il faut désormais le commercialiser. « On ne veut pas faire appel à des fonds publics. C’est un projet qu’on a voulu autosuffisant, indépendant sur le plan économique afin qu’il puisse être répliqué ailleurs. L’idée est de s’adresser à deux types de clients ».
En sa qualité de club, l’Agora doit « avoir le plus grand nombre d’adhérents en France et en Afrique, qui bénéficieront d’un certain nombre de services en échange de leur adhésion ». Soit entre 40 et 50 entreprises. « On va aussi vendre aux entrepreneurs africains des bureaux à Marseille, et puis il y aura des clients pour l’organisation d’événements ».
Pour assurer les débuts et sécuriser le projet, la CCIAMP doit lever 300 000 euros de fonds, avec l’ambition « d’ouvrir le plus vite possible. On espère début 2023 ».