La Zone de faibles émissions mobilité (ZFE-m) interdisant les véhicules les plus polluants dans le centre-ville de Marseille entre en vigueur ce jeudi 1er septembre. Tout ce qu’il faut savoir.
Ça y est, la Zone de faibles émissions mobilité, appelée communément « ZFE », est mise en place ce jeudi 1er septembre à Marseille. Elle vise à interdire la circulation des véhicules les plus polluants en centre-ville.
La cité phocéenne rejoint ainsi Paris, Lyon, Grenoble, Strasbourg, Toulouse et Rouen dans la liste des villes instaurant ce périmètre. Un dispositif rendu obligatoire par la loi Climat et résilience d’août 2021. Elle impose à toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants de le mettre en place avant le 31 décembre 2024.
En projet depuis 2018, et après une consultation publique lancée début 2022, la Métropole Aix-Marseille-Provence, qui porte le dossier avec la Ville de Marseille, a acté l’entrée en vigueur de la ZFE pour la rentrée.
Qui est concerné ?
À partir de jeudi, les propriétaires de véhicules motorisés (dont les deux-roues) devront posséder une vignette Crit’Air pour circuler dans le périmètre de faibles émissions. Ils doivent la commander sur le site du gouvernement dédié en déboursant 3,70 €.
Leur véhicule sera ainsi classé parmi les 6 catégories, du moins polluant (Crit’Air E, pour électrique) au plus polluant. Il s’agit de la vignette Crit’Air 5, soit les deux-roues et véhicules diesel immatriculés avant décembre 2000, et les véhicules essence immatriculés avant 1996.
C’est cette catégorie qui est concernée par l’interdiction de circulation dans la ZFE à partir de septembre. Suivra ensuite l’exclusion des véhicules Crit’Air 4 à partir de septembre 2023 (diesel antérieur à décembre 2005).
Enfin, les catégories Crit’air 3 (diesel jusqu’à 2010, essence jusqu’à 2005 et deux-roues jusqu’à 2006) seront interdites à partir de septembre 2024 dans le périmètre.
Une phase « pédagogique » durant un mois, avant de sévir
L’absence de vignette ou une vignette interdite dans la ZFE entrainera une contravention de 68 à 135 euros selon le véhicule. Toutefois, les pouvoirs publics prévoient une « phase pédagogique » durant le mois de septembre. Cette tolérance doit prendre fin à partir d’octobre.
Mais le dispositif d’inspection reste encore flou. Aucun contrôle automatique de type radar ou portique n’est prévu à l’heure actuelle. La vérification de la validité des vignettes devraient donc être effectuée lors de contrôles routiers classiques.
Quelles aides pour acquérir un véhicule plus vertueux ?
D’après les données du ministère de la Transition écologique, la Ville de Marseille comptait 367 514 véhicules particuliers en 2021. Sur le total, 5 007 étaient classés Crit’Air 5, soit 1,4 %. La proportion des Marseillais qui doivent rapidement acquérir un véhicule moins polluant pour circuler en centre-ville parait aujourd’hui assez faible.
Mais, étant donné le prix élevé des véhicules dits « propres », les usagers les plus modestes semblent les plus en difficulté pour se convertir. Une situation relevée par le journal Marsactu dans le quartier de la Belle de Mai, au taux de pauvreté élevé et circonscrit dans le périmètre de la ZFE.
La seule aide locale, une prime de 5 000 euros du Département des Bouches-du-Rhône pour l’achat d’une voiture électrique, a pris fin début 2022. Lancée en 2018, elle a permis de financer l’achat de plus de 13 000 véhicules pour un montant de 65 millions d’euros. À l’heure actuelle, ni la Métropole Aix-Marseille-Provence ni la Ville de Marseille ne prévoient de nouveau dispositif pour accompagner les particuliers vers la conversion de leur véhicule.
De son côté, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur propose un chèque de transition bioéthanol qui peut atteindre 500 euros pour convertir un moteur essence en moteur essence – superéthanol E85. Une opération qui peut coûter entre 700 et 1600 euros.
Restent les différentes aides de l’État qui, cumulées, peuvent représenter 11 000 euros pour un véhicule neuf. D’abord avec le bonus écologique pouvant atteindre 6 000 euros pour l’achat d’une voiture électrique ou hybride. Puis avec la prime à la conversion, en cas de mise au rebus de son ancien véhicule polluant, qui peut s’élever à 5 000 euros.
Quel impact pour la qualité de l’air ?
Selon les dernières estimations de Santé Publique France, 40 000 décès annuels sont imputables à l’exposition aux particules fines (PM2,5) en France. Elles représentent « en moyenne pour les personnes âgées de 30 ans et plus une perte d’espérance de vie de près de 8 mois ». Des milliers de morts prématurées sont également imputables aux oxydes ou dioxydes d’azote.
Dans la synthèse de son étude sur la mise en place de la ZFE à Marseille, la Métropole avance des estimations sur son impact sur la qualité de l’air en 2025 :
-
- Un gain de 21,8 % pour le dioxyde d’azote ou NOx
- Pour les particules fines PM10 : un gain de 6,5 %
- Un gain de 10,3 % pour les particules fines PM2,5