Entreprises, universités et organismes de recherche du territoire sont appelés à candidater pour construire la France de demain. Le comité régional « France 2030 » a été lancé en Provence-Alpes-Côte d’Azur pour accompagner les porteurs de projets et créer les futurs champions français.

« Le territoire est au cœur de France 2030 ». Tel est le message qu’est venu porter Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’investissement de « France 2030 » [photo de Une].

Rattaché au ministère de la Première ministre, Élisabeth Borne, Bruno Bonnell était il y a quelques jours en préfecture des Bouches-du-Rhône pour lancer le comité de pilotage régional de « France 2030 », aux côtés du préfet de Région, Christophe Mirmand, et de la conseillère régionale déléguée à l’économie Isabelle Campagnola-Savon, représentant Renaud Muselier.

« On attend du territoire que les projets émergent pour les soutenir, d’où l’importance de ce comité de pilotage », affirme Bruno Bonnell, fondateur d’Infogrames Atari. « Ce n’est pas un plan qui vient de Paris ».

54 milliards d’euros mobilisés sur 5 pôles stratégiques

Cette instance régionale, co-présidée par le préfet de Région et le président de la Région Sud, vise à mobiliser les acteurs sociaux économiques, les collectivités, les opérateurs publics… toutes les parties prenantes. Sa mission ? Accompagner les entreprises, universités et organismes de recherche pour répondre aux différents appels à projets de ce plan massif de soutien à l’innovation et à l’industrialisation.

Face à la concurrence mondiale pour la maîtrise des technologies d’avenir et pour créer les champions français de demain, 54 milliards d’euros sont mobilisés par l’État sur 5 grands pôles d’investissement. « France 2030 est très ambitieux et porteur d’une philosophie d’excellence », note l’ancien député LREM du Rhône.

« France 2030 » ambitionne en effet de créer des ruptures d’innovation, avec l’objectif de tirer la quintessence française pour remettre la France en avant sur les secteurs stratégiques tels que la santé, la transition énergétique sous toutes ses formes « pour retrouver de la souveraineté et des prix accessibles » ; la formation aux métiers d’avenir (des techniciens de maintenance aux ingénieurs dans la recherche fondamentale) ; le numérique (5G, cloud, cybersécurité, métavers…) et enfin « les nouvelles frontières », avec l’exploration de l’espace et des fonds marins.

50 % du plan est dédié aux acteurs dits « émergents », c’est-à-dire aux TPE-PME, petites structures et territoires émergents, à savoir les zones rurales.

France 2030, Bruno Bonnell : « le territoire est au coeur de France 2030 », Made in Marseille
Lancement du comité de pilotage de France 2030, aux côtés du préfet de Région Christophe Mirmand au centre, de la conseillère régionale déléguée à l’économie Isabelle Campagnola-Savon, représentant Renaud Muselier, et de Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’investissement de France 2030. © N.K.

« La priorité est donnée à la qualité du projet innovant »

Depuis le discours d’Emmanuel Macron en octobre 2021, 45 appels à projets ont été ouverts dans ces secteurs-clés avec actuellement plus de 4 000 candidatures en cours de traitement. Chaque dossier déposé est étudié par un jury constitué d’experts internationaux. Au fil du temps, ceux qui seront clos laisseront place à d’autres appels à candidatures ou à manifestation d’intérêt, et cela jusqu’en 2030.

En termes d’investissement, « ni plafond ni plancher » assure le secrétaire général, « la priorité est donnée à la qualité du projet innovant ». Une démarche qui intègre ainsi « la prise de risques », car « il y a des innovations qui peuvent ne pas marcher » poursuit le nouveau pilote de « France 2030 ».

Un droit à l’expérimentation pleinement assumé « car on raisonne en termes d’opportunités pour trouver la technologie et le leadership sur toutes les filières en France ». Exemple, dans le domaine de l’hydrogène, où il existe différentes technologies. « Ça serait une erreur de ne pas encourager la diversité des procédés », poursuit l’entrepreneur, d’autant que l’État entend devenir un « leader de l’hydrogène vert » d’ici à 2030 ou encore poursuivre la décarbonation de l’industrie.

En région Sud, focus sur la santé, les fonds marins et la décarbonation de l’industrie

Justement, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, le curseur est mis sur trois grandes thématiques représentatives des potentialités régionales en termes d’innovation : la santé, les fonds marins et la décarbonation de l’industrie. Pour exemple, le projet de four électrique à Arcelor Mittal pour décarboner la production entre pleinement dans le plan.

Et pour démontrer tout ce potentiel du territoire, « nous avons désormais un véritable travail de VRP et collectif à mener », ajoute Isabelle Campagnola-Savon, pour communiquer sur « France 2030 », mobiliser tous les acteurs de terrain et aider à l’éligibilité des projets.

Avec 2,2 milliards de soutien de l’État dans les domaines de l’innovation, depuis le lancement des PIA (Programme d’investissement d’avenir), la Région Sud est historiquement la 4e région française la mieux dotée (loin derrière l’Île-de-France qui a réussi à absorber 50% des PIA).

> Les objectifs de « France 2030 »
> Tous les appels à projets

 

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