Les services de l’État ont organisé une opération de sensibilisation auprès des usagers de la mer. Objectif : rappeler la réglementation maritime en vigueur. Reportage.
En plein mois de juillet, le soleil est au zénith dans le ciel marseillais. Cette météo et les atouts de la région incitent, chaque été, de nombreux touristes, mais aussi des locaux, à sortir en bateau. Et comme chaque année, une opération « Sécurité Mer » est organisée, afin de sensibiliser les usagers de la mer aux bonnes pratiques avant de verbaliser.
Sous l’autorité de Gilles Boidevezi, préfet maritime de la Méditerranée, les gendarmeries maritimes et départementales, la Direction départementale des territoires et de la mer, les affaires maritimes et les Douanes ont déployé plusieurs navires.
La présence du matériel adéquat, comme les gilets de sauvetage ou encore un extincteur en cas d’incendie, mais aussi des papiers de l’embarcation et des permis de conduire ont rythmé les contrôles en fin de semaine dernière. Le tout dans un seul but : « la volonté de faire respecter la règlementation pour garantir la sécurité de tous les usagers en mer. Alors certes, il y a un côté répressif quand les services de l’État viennent contrôler les équipements et les papiers, mais encore une fois c’est pour garantir la sécurité de tout le monde », explique Gilles Boidevezi.
Justement, l’équipe de l’adjudant François, de la brigade de surveillance du littoral de Marseille, contrôle une petite embarcation. À son bord, quatre personnes. Gilets de sauvetage, extincteur, permis bateau, tout y passe. Les plaisanciers sont en règle, mis à part l’un d’entre eux qui a laissé son document à la voiture.
Les gendarmes sont arrangeants, cette fois-ci. Il faudra juste leur envoyer le permis scanné par mail. L’adjudant leur conseille de se rapprocher du bord. La météo n’est pas très clémente.
Moins de touristes, mais pas moins de risques
En effet, si dans le port ce jour là, c’est le calme plat, une fois la digue du large passée, la donne change. Le vent souffle entre 16 et 20 nœuds, ou l’équivalent de 30 à 37 kilomètres par heure. De quoi former des creux d’un mètre. Pas un temps idéal pour sortir en mer. Et cela se constate rapidement. Mis à part les immenses navires en partances pour l’Afrique ou la Corse et les navettes de la RTM qui assurent la liaison entre le Vieux-Port et l’archipel du Frioul, très peu de bateaux sont de sortie.
Une tendance qui se vérifie depuis le début de la saison, peu importe que la mer soit agitée ou calme comme un lac. Alors que la fréquentation des plans d’eau avait très fortement augmenté pour les saisons 2020 et 2021, cet été, de moins en moins de plaisanciers occupent les eaux marseillaises. « Ces deux dernières années, on a eu énormément de touristes français. Ce n’est pas le cas jusqu’ici, mais ce n’est pas parce qu’il y a moins d’usagers sur la mer que les dangers sont moindres. Le danger peut arriver à tout moment. La sécurité est un des points les plus importants. D’où les contrôles comme aujourd’hui », prévient l’adjudant François.
Entre 2019 et 2020, puis 2020 et 2021, le taux d’accidents et d’incidents a augmenté de 25 % d’une année sur l’autre. « Depuis deux ans avec le Covid, moins de gens partaient à l’étranger et donc on a eu beaucoup plus de fréquentation », détaille le préfet maritime de la Méditerranée présent pour cette opération.
Autre nouveauté, aucun jet-ski à l’horizon. Dans le cadre du dispositif de sécurité du littoral marseillais 2022, la décision a été prise par la mairie d’interdire la mise à l’eau de ces engins dans toute la ville. Ils ont interdiction de naviguer dans l’ensemble de la rade de Marseille et dans le parc national des Calanques.
Les trois grands principes : P pour prévenir, E pour équiper et A pour appeler
Pour se rappeler des trois grands principes pour assurer la sécurité, il faut retenir le sigle « PEA, l’assurance-vie en mer ». P pour prévenir, E pour équiper et A pour appeler le 196 en cas d’urgence, comme l’a fait un père de famille il y a deux ans.
Un réflexe qui lui a sauvé la vie et celle de sa famille. « On a été appelé pour aider des personnes à bord d’une petite embarcation. Il y avait six personnes à bord, un papi, une mamie, et un couple avec leurs enfants. On est arrivé en même temps que les marins-pompiers. Dix minutes après notre intervention, on a vu le bateau se fracasser contre la digue du large. Il aurait pu se produire un grand malheur. D’où la nécessité de ces contrôles », martèle l’adjudant.
Pour éviter tout danger, la brigade de surveillance du littoral de Marseille patrouille régulièrement dans la rade et dans les calanques. De jour comme de nuit. L’adjudant insiste également sur la vérification du matériel avant de sortir en mer, mais aussi sur la consultation des prévisions météorologiques. En cas de défaut de matériel de sécurité ou tout autre manquement à la réglementation maritime, l’amende est de 1 500 euros.