Avec l’arrivée de l’été, la menace d’un incendie de grande ampleur se fait de plus en plus forte à Marseille. Pour y faire face, le bataillon de marins-pompiers dévoile de nouveaux équipements qui permettront une lutte plus efficace contre les feux de forêt.
Ballon captif, lances à incendie, balises, le bataillon de marins-pompiers vient de dévoiler ses nouveaux équipements, du matériel innovant mis au point avec des entreprises locales, pour lutter plus efficacement dans le cadre de la surveillance et de l’intervention sur les incendies.
Un contexte de sécheresse toujours plus accrue
Le mélange entre la fragilité de la flore marseillaise et le climat sec provençal constitue un environnement idéal pour les départs de feux. Les vagues de chaleur qui ont touché la cité phocéenne au cours des derniers étés ont encore aggravé la situation : la sécheresse s’intensifie et la flore devient plus vulnérable.
Beaucoup de Marseillais ont toujours en tête les images des feux spectaculaires de Carpiagne en 2009 ou de Luminy en 2016 qui avaient calciné plusieurs centaines d’hectares de végétation chacun.
Pour lutter face au risque accru en période estivale, 670 soldats du feu (marins et sapeurs pompiers) sont mobilisés pour surveiller les 13 000 hectares d’espaces naturels dont 17 zones classées. Ils doivent traiter près de 900 incendies par an, dont 675 entre juin et septembre, l’équivalent de 7 feux par jour. Cet été ils seront équipés de technologies novatrices qui leur permettront de combattre les feux de forêt de manière plus efficace.
De nouvelles technologies au service des marins-pompiers
Face à une menace grandissante, les marins-pompiers n’ont pas d’autre choix que de s’adapter : cette année, la stratégie du bataillon de marins-pompiers de Marseille est fondée sur la prévention et la surveillance. Par conséquent, le dispositif « feux de forêt » dispose de moyens exceptionnels.
Parmi eux, le ballon captif testé au cours de l’été 2021, est un petit dirigeable équipé de deux caméras dont une infrarouge. Perché à plus de 600 mètres d’altitude et relié au sol par un câble, il permet de détecter des départs de feux sur un rayon de 10 kilomètres.
La mise en place d’un réseau de 200 capteurs bluetooth dans le parc national des Calanques constitue également un outil efficace contre les départs de feux. Alimentés à l’aide de panneaux solaires intégrés, ces balises alertent en temps réel sur les variations soudaines de température et d’humidité.
Des partenariats avec de jeunes start-up
Cet effort d’innovation est aussi accompagné par des partenariats avec de jeunes start-up comme Midgard, une entreprise corse qui s’occupe d’analyser les données transmises par les outils cités précédemment.
Cet été, les marins-pompiers marseillais seront aussi équipés de nouvelles lances à incendie « diphasiques » conçues par la start-up Zelup. Cette nouvelle technologie utilise un procédé breveté de fragmentation des gouttelettes d’eau qui permet une efficacité accrue mais aussi une consommation d’eau 6 à 8 fois moins élevée que pour une lance standard.
Parmi les nombreux véhicules d’intervention dont disposent les secours, des camions ont été dotés de mâts optroniques infrarouge et thermiques. Ils ont la particularité d’être mobilisables sur les sentiers DFCI et ils permettent d’avoir une vue d’ensemble sur les alentours. Enfin, des guets aériens seront effectués par des avions patrouilleurs : en cas d’alerte, des Canadairs mais aussi un nouvel hélicoptère lourd seront parés au déploiement.