Buropolis ferme définitivement ses portes ce 15 juin. Depuis 2020, plus de 250 artistes occupaient temporairement un immeuble de neuf étages, situé à Sainte-Marguerite (9e). Retour d’expérience.

C’est une belle histoire qui prend fin. Buropolis doit désormais lever le camp. Les 250 artistes, peintres, sculpteurs accueillis dans ce bâtiment doivent quitter les lieux avant le 15 juin.

Depuis décembre 2020, l’association Yes We Camp porte un projet d’occupation temporairement au sein des locaux d’un immeuble de neuf étages, destiné à la destruction. Propriété de Compagnie Vauban, le vaste ensemble fait plus de 10 000 mest devenu un carrefour culturel, un véritable lieu de vie et de travail, baptisé Buropolis.

Quelles solutions pour reloger les résidents ?

« Ces 18 mois d’occupation auront permis de montrer l’importance de l’occupation transitoire », souligne Raphaël Haziot, coordinateur du projet Yes We Camp. Cette expérience artistique nous a permis de tirer un certain nombre d’enseignements. On sait que 18 mois, c’est bien trop court. On pense plutôt à des occupations transitoires sur trois ans », poursuit-il, à l’occasion d’une conférence de presse pour dresser le bilan de cette expérience inédite.

Si le projet a prouvé son utilité, difficile de reloger l’ensemble des résidents. La Ville de Marseille assure travailler sur la question : « On ne manque pas de lieux, mais je ne peux pas vous apporter de réponses concrètes pour le moment, mais je peux vous assurer que nous avons des solutions possibles pour prolonger cette belle aventure », expliquait à cette même occasion Jean-Marc Coppola, adjoint à la Culture.

Lionel Royer-Perreaut, maire de secteur qui a soutenu l’initiative dès son origine, a précisé la nécessité de travailler en synergie : « L’occupation transitoire est un véritable sujet qu’on doit prendre au sérieux. Il est nécessaire de travailler ensemble pour ne pas abandonner les résidents de Buropolis ».

Le manque d’ateliers à prix accessible

« Le vrai problème c’est le manque d’ateliers d’art à prix accessible », note Silvio Mildo, artiste peintre. Il a occupé un local au premier étage de Buropolis. Le jeune homme spécialisé dans la peinture à l’huile et l’acrylique est tout de même amer. « J’ai de la chance, j’ai trouvé une solution temporaire, mais je connais certains artistes qui vont se retrouver sans rien, ce n’est pas normal ». Pour lui, « ce n’est pas une aventure, ce sont nos vies ».

Buropolis, À Marseille, Buropolis referme sa parenthèse culturelle et artistique, Made in Marseille
Jean-Marc Coppola, Lionel Royer-Perreault, Antoine Plane et Raphaël Haziot évoquent la fermeture définitive de Buropolis. ©S.A

Même son de cloche pour Marion Lopez, directrice de l’école de mode éco-responsable Studio Lausié. « J’ai trouvé un local, car j’étais bien obligée », reconnaissante envers Yes We Camp. « C’est la force de cette association, ils nous font confiance et nous donne notre chance, ce qui est rare ».

Parmi les pistes envisagées par la Ville, pour pallier à cette problématique, Jean-Marc Coppola a soulevé la nécessité d’installer des ateliers dans les écoles.

Soirée de clôture le 4 juin

« Pour finir en beauté, nous organisons une soirée de clôture le 4 juin » déclare Antoine Plane, directeur de l’association Yes We Camp, à l’occasion d’une conférence de presse, pour dresser le bilan de cette expérience inédite.

Les artistes ont jusqu’au 15 juin pour quitter les lieux. Par la suite, le bâtiment sera détruit, pour laisser place à la création de logements.

Jusqu’au 15 juin, des événements sont prévus à Buropolis avec notamment les vernissages de cinq nouvelles expositions le 26 mai prochain.  
Buropolis, À Marseille, Buropolis referme sa parenthèse culturelle et artistique, Made in Marseille
Buropolis a organisé tout au long de ces mois de nombreuses expositions.
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