Pour la troisième année consécutive, le Projet Azur part à la chasse aux déchets le long du littoral méditerranéen. Lors des dernières éditions, les bénévoles ont ramassé près de 4 tonnes de détritus.
Elles vont parcourir les 1000 kilomètres de côte qui séparent Menton de Cerbère en kayak, en vélo ou à pied pour attirer l’attention sur les dangers de la pollution. C’est le programme qui attend Philomène Le Lay, Solène Chevreuil et Anaëlle Marot, les trois éco-aventurières du Projet Azur, du 27 août au 22 octobre prochain.
« On n’est pas des spécialistes, mais c’est notre façon à nous de tirer la sonnette d’alarme. Parce qu’on est profondément indignées », tonne Anaëlle Marot, la coordinatrice du projet. Le périple sera ponctué par 9 étapes, dont une à Marseille le 8 octobre.
4 mois de ramassage pour 2 minutes de pollution
Ce sera l’occasion de rencontrer les associations locales de préservation de l’environnement et de sensibiliser un maximum de gens. Les trois femmes invitent tout le monde à les aider pour une demi-journée, une journée entière ou plus. « C’est ouvert à tous. On propose aux gens de devenir éco-aventuriers le temps qu’ils souhaitent », explique Anaëlle Marot.
Une aide précieuse qui a permis à Projet Azur de récolter près de 4 tonnes de déchets sur le littoral méditerranéen en deux ans. Une goutte d’eau dans un océan de pollution. Selon les estimations du Fonds mondial pour la nature, 1,8 tonne de déchets plastiques est déversée dans la mer Méditerranée chaque minute. Projet Azur a donc récolté sur deux éditions, soit quatre mois d’expédition, l’équivalent de deux minutes de pollution plastique en mer Méditerranée.
Transformer les ordures en données
À chaque étape du voyage, des actions de ramassage sont organisées par les partenaires de l’action. C’est le cas de l’association marseillaise Recyclop ou de Sauvage Méditerranée. Les déchets ramassés sont ensuite quantifiés, catégorisés et pesés. « L’idée, c’est de faire de la science participative pour alimenter une base de données », détaille Anaëlle Marot. Un protocole de comptage emprunté à un autre partenaire du projet : MerTerre.
Cette association marseillaise a créé la plateforme Zéro Déchet Sauvage (ZDS) pour recenser les données collectées grâce aux actions des différentes associations comme Projet Azur. Une initiative soutenue financièrement par le ministère de la Transition écologique.
« On a l’impression de déplacer le problème »
Les bouteilles, mégots, canettes ou encore masques Covid collectés sont ainsi transformés en données sur ZDS selon des niveaux de caractérisation de plus en plus précis en fonction du type de déchets triés. « Les données issues des actions de Projet Azur viennent alimenter une base nationale. Ça permet d’avoir une vue d’ensemble de la pollution de nos littoraux », indique l’association MerTerre.
Seule déception pour Anaëlle, coordinatrice du Projet Azur : à part les déchets recyclables, le reste est remis dans le système classique de traitement des ordures. « C’est dommage parce que ces déchets vont être enfouis ou brûlés. On a l’impression de déplacer le problème. Notre message c’est : il faut tout changer ». Selon une étude du Fonds mondial pour la nature, la France déverse 66 tonnes de déchets plastiques par jour en Méditerranée.