Le nouveau groupe d’assistance et de protection (GAP) doit épauler les agents de la RTM, lutter contre la fraude et créer un climat de sécurité dans les transports marseillais.
Polos de la RTM et lunettes de soleil vissées sur le nez, une quinzaine d’agents rentrent dans le tramway au niveau des Terrasses du Port ce vendredi. Tous les passagers les observent, intrigués. Ils s’empressent de valider leur titre de transport et d’enfiler leur masque.
« Il n’y a que des gros bras. Ça ne donne pas envie de frauder », souffle un jeune. C’est justement une des missions de cette nouvelle brigade du service de sécurité de la RTM : le groupe d’assistance et de protection (GAP). Déployée la première semaine de mai, elle est chargée de lutter contre la fraude, mais aussi de renforcer la sécurité dans les transports en commun.
Présenté à la presse ce matin par la Métropole Aix-Marseille-Provence et la direction de la Régie des transports marseillais, le GAP est composé de 41 agents. Toutes et tous sont issus d’un recrutement interne. Environ 200 candidatures ont été déposées. Des tests physiques, concoctés par le bataillon des marins-pompiers de Marseille, et psychologiques ont permis à la RTM de faire ses choix parmi ces anciens contrôleurs ou chauffeurs de bus expérimentés.
« Ça va rassurer les usagers et les agents de la RTM »
La création de cette brigade est une première sur le territoire de la Métropole Aix-Marseille-Provence. « Il fallait se mettre à la page, c’est pas novateur. Nice, Lyon et d’autres réseaux utilisent déjà ce genre de groupe. L’objectif c’est de mettre du monde dans les transports. Ça va rassurer les usagers et les agents de la RTM », explique Hervé Beccaria, président de la RTM.
Créé le 3 mai dernier, le GAP est déjà sur le terrain. Les agents étaient hier aux abords des plages du Prado pour gérer les supporters du Feyenoord. Une situation tendue que les agents ont dû gérer. « Un chauffeur de bus s’est retrouvé pris au milieu d’un cortège de supporters hollandais. La présence du GAP l’a rassuré et ensemble, ils ont pu trouver une solution », détaille Marc Labouz, ancien directeur de la police municipale de Marseille et désormais directeur de la sûreté de la RTM.
Vers des missions de contrôle des billets
La brigade est déployée par groupes de trois sur tout le réseau de bus, tramway et métro de 13h à 2h tous les jours. Actuellement, ils n’ont qu’une compétence de soutien aux contrôleurs. Mais la Métropole et la RTM travaillent pour les faire assermenter. Ils pourront ainsi réclamer la pièce d’identité d’un fraudeur.
La Métropole estime le manque à gagner généré par la fraude à 28 millions d’euros par an. « Soit le prix à l’achat d’une rame de métro, de cinq rames de tramway ou de 80 bus », ajoute la présidente de la RTM, Catherine Pila.
Une baisse des faits générateurs d’insécurité « de 15 % en 2021 »
Ces nouveaux agents sont actuellement équipés de gilets avec caméra piéton intégrée. « Quand vous avez une caméra et que vous filmez, la personne en face réfléchit à deux fois avant d’être plus agressive », affirme Martine Vassal, présidente de la Métropole. La création de cette brigade s’inscrit dans une volonté de sécuriser toujours plus les transports en commun.
Hervé Beccaria rappelle que le réseau RTM enregistre chaque année « à peu près 1000 faits générateurs d’insécurité : sièges cassés, caillassage de bus, vols, etc. Sur ces 1000 faits, seuls 150 concernent directement des voyageurs. C’est un chiffre à mettre en comparaison avec les 900 000 voyageurs quotidiens ».
Si la proportion paraît ainsi très faible, « le sentiment d’insécurité existe et il fallait faire quelque chose pour le diminuer ». Et ce, même si la Métropole avance une baisse des faits générateurs d’insécurité « de 15 % en 2021 ».
Le sentiment de sécurité passe aussi par l’aménagement des stations
Pour faire diminuer le sentiment d’insécurité dans le métro, l’aménagement des stations est en cours, comme à Saint-Charles actuellement. Plus de lumières, des tourniquets remplacés par des portillons hauts plus performants, de la vidéosurveillance en direct en plus de la présence du GAP… C’est sur ce modèle que l’ensemble du réseau doit être modifié.
Des investissements financés notamment par le milliard d’euros débloqué par l’État pour les transports marseillais. Cet argent « va également permettre de créer des nouvelles lignes de métro. L’effectif du GAP a donc vocation à être étoffé dans le futur », assure Martine Vassal.
Notamment à l’approche de grands rendez-vous internationaux qui verront des visiteurs du monde entier venir à Marseille : la coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux Olympiques en 2024.