Après Paris, Lyon, Aix-en-Provence… L’entreprise régionale Aroma-Zone, pionnière en aromathérapie, ouvre sa 8e boutique-atelier rue Saint-Ferréol à Marseille.
« Ici, c’est un peu la caverne d’Ali Baba ». Cette petite phrase résonne régulièrement aux oreilles des équipes, lorsque les clients arpentent les allées des boutiques Aroma-Zone. L’entreprise vauclusienne, spécialiste en aromathérapie, vient de s’implanter en plein cœur de la cité phocéenne.
Après Paris, Toulouse, Lyon, Aix-en-Provence… l’enseigne ouvre ce vendredi 15 avril sa 8e boutique-atelier sur l’une des artères les plus célèbres de Marseille : la rue Saint-Ferréol. « Marseille est une ville dans laquelle nous envisagions de nous installer depuis longtemps et depuis toujours nous avons une conviction très forte sur les centres-villes, les lieux historiques d’échanges et de commerces, nous confie Sabrina Herlory, présidente-directrice générale d’Aroma-Zone. Être aussi un des acteurs qui permet de dynamiser un cœur de ville, c’est très important pour nous et ça fait partie de nos valeurs. La rue Saint-Ferréol s’est imposée d’elle-même, c’est une rue populaire et nous sommes une marque populaire ».
Plus de 1 700 références naturelles
Les portes s’ouvrent sur un univers entièrement dédié à la beauté et au bien-être au naturel. Les huiles essentielles et végétales tutoient les hydrolats, poudres de plantes et autres bases neutres (bio) à personnaliser en 3 minutes. Plus de 1 700 références naturelles se répartissent sur 250 m² d’espace sur deux étages. Le lieu fait également la part belle aux matériaux naturels (ardoise, bois, lierre et asparagus).
Pour chouchouter son intérieur, l’enseigne propose le nécessaire pour réaliser ses produits maisons et toute une gamme zéro déchet, car l’écologie est l’une des « colonnes vertébrales », de l’entreprise, dont l’emblème est un arbre en bois flotté recyclé. « Nous avons été les premiers en cosmétique à réussir l’exploit de proposer du vrac en magasin (savons et huiles végétales et contenants réutilisables), poursuit Sabrina Herlory, également ambassadrice de la Maison des femmes et porte-parole la Fondation des femmes.
L’enseigne a aussi « fait le choix de récupérer des emballages plastiques dans les rivières avant qu’ils ne soient déversés dans les océans… On est en veille permanente sur ce qui se fait de mieux, de plus aboutis et disponibles, et on prendra la vague systématique de toutes les nouvelles technologies qui nous permettront de nous améliorer en continu ».
Une marque éco-responsable et inclusive
Cette démarche environnementale a d’ailleurs été distinguée en 2021, puisque l’entreprise vauclusienne est devenue la marque préférée des Français en matière d’écoresponsabilité [source : cabinet de conseil en stratégie OC&C]. Mais pas seulement. Si Aroma-Zone séduit, c’est parce qu’elle nourrit l’idée selon laquelle chacun peut « accéder au meilleur de la nature au prix le plus juste, pour prendre soin de soi, de sa beauté et de son bien-être en conscience, tout en adoptant une consommation plus responsable ».
Ainsi au cœur de ses engagements, la traçabilité des produits. Elle travaille en direct avec plus de 400 petits producteurs en France et à l’international, lui permettant d’assurer une relation de confiance avec les exploitants agricoles, et auprès du consommateur, avec des deux côtés « un juste prix. Derrière tout ça, il y a vraiment la notion de justice sociale, de pouvoir d’achat et d’inclusivité, insiste la présidente. L’inclusivité, ça ne se décrète pas, ce sont des actions fortes et le prix en est une. Si le prix n’est pas accessible, ça ne peut pas être une marque inclusive ».
Le sérum à l’acide hyaluronique réputée pour être l’un des plus concentrés en actifs sur le marché est « à un prix défiant toute concurrence, puisqu’il est à 4,90 euros ». Pour celle qui a officié à la tête d’un des leaders de la cosmétique internationale, le « blabla marketing » n’est pas dans la culture de la maison.
Un fondamental qui lui permet de dire « que les gens nous aiment aussi pour la robustesse scientifique de la marque qui propose des fiches très documentées et pour sa pédagogie. On rend nos clients plus autonomes, plus libres grâce à toute cette connaissance pour lui permettre de passer à l’action ».
Le fait maison au coeur du concept de l’entreprise
Cette dimension est développée au sein des magasins grâce aux experts en huiles essentielles, naturopathie… présents sur place et qui accompagnent pas à pas les clients au sein de l’univers Do-It-Yourself (À faire soi-même).
Des bases neutres jusqu’au packaging, en passant par les actifs, fragrances et huiles essentielles, tout le nécessaire est présenté dans les cylindres disposés à l’entrée du magasin pour confectionner sa crème, son shampoing, son masque…
« Nous sommes les premiers et les seuls à proposer ce concept de personnalisation aussi complet, selon les besoins et les envies, explique Pascale Ruberti, directrice innovation. À la fin, le produit que vous allez obtenir est aussi sûr que celui que vous pouvez avoir en cosmétique fini puisqu’il a été évalué et validé d’un point de vue réglementaire et toxicologique ». Tablettes et QR code sur les étiquettes permettent aux clients de compléter leur expérience en accédant aux fiches détaillées et à 3 000 recettes référencées et homologuées.
Des ateliers ludiques ouverts à tous pour se lancer
L’autre spécificité d’Aroma-Zone réside dans son espace atelier pour apprendre à confectionner ses cosmétiques et produits d’entretien ménagers comme un pro. « Et ça plaît beaucoup, c’est très demandé », affirme Pascale Ruberti. La tendance du moment, c’est « la saponification à froid, c’est quelque chose qui marche très bien ».
Des sessions d’1 heure à 4 heures sont proposées sur les thèmes de la naturopathie, de la cosmétique maison ou de la détergence, encadrées par une formatrice. À Marseille, cela se passe au deuxième étage de la boutique. La tendance du moment, c’est « la saponification à froid, c’est quelque chose qui marche très bien ».
Vers la conception d’un cosmétique sur-mesure
Aroma-Zone est aujourd’hui en capacité de proposer « 30 millions de combinaisons possibles. C’est-à-dire que nous sommes capables de faire, demain, des cosmétiques sur mesure, uniques sur le marché, qui correspondent à votre peau, en fonction des différents moments de vie. Si vous êtes enceinte, ce n’est pas pareil que si vous avez la grippe par exemple », explique Sabrina. Une hyper-personnalisation qui devrait être déployée dès l’année prochaine.
Avec 450 000 consommateurs supplémentaires en 2021, l’entreprise est en pleine croissance. 15 % de sa clientèle est étrangère. Les pays les plus friands étant Taïwan, les États-Unis et l’Amérique latine. Malgré cet engouement, Aroma-Zone entend consolider sa présence en France, avec une ouverture prévue en juillet Montpellier. Elle mise ensuite sur les pays limitrophes comme l’Italie, la Belgique, la Suisse et l’Espagne.
Ce sont aujourd’hui 6 000 commandes par jour qui partent de l’usine de Cabrières d’Avignon, là où tout à commencé il y a près de 20 ans [lire encadré]. Aroma-Zone a réalisé l’année dernière 87 millions de chiffre d’affaires.
Une passion familiale pour la science du végétal et le respect de la nature
L’histoire d’Aroma-Zone démarre il y a maintenant 22 ans. À l’origine, d’Anne-Cécile et Valérie Vausselin, ingénieurs de formation, qui ont à cœur la robustesse scientifique. Tout démarre d’un blog sur lequel les deux femmes partagent leur passion pour les plantes et leurs connaissances des huiles essentielles et des synergies entre elles. Au fil du temps, les nombreuses interactions en ligne donnent naissance à une véritable communauté à l’affût des conseils des Vausselin. Le hic ?
Derrière les remerciements qui affluent de la part des internautes, beaucoup ajoutent leurs difficultés à se procurer différents ingrédients pour constituer leur mélange naturel. Nous sommes au début des années 2000.
L’ère du bio, de l’accès au naturel… n’en est qu’à ses prémices. « Elles se mettent à sourcer tous les ingrédients, les huiles essentielles, et végétales, ensuite les poudres, raconte Sabrina Herlory, présidente-directrice générale d’Aroma-Zone. Elles fabriquaient déjà leurs produits maison, et pensent que ça deviendra une tendance de fond intéressante qu’il faut être capable de proposer au plus grand nombre. C’est ainsi que démarre l’entreprise ».
Du blog-conseil, place au site en ligne, avec toujours une forte communauté qui permet de guider et stimuler la suite du projet dans une sorte de co-création constante. « Dans nos innovations-produits ou toute autre décision que nous sommes amenés à prendre, on sollicite la communauté ».
Très vite, les consommateurs font part de leur envie d’avoir un magasin près de chez eux. « C’est ainsi que l’histoire des boutiques commence. Rien n’a été calculé ou anticipé. Les choses se sont faites pas étapes ».
Le siège s’installe à Cabrières d’Avignon dans le Vaucluse, berceau des plantes aromatiques, ainsi que le laboratoire et l’usine. Le premier magasin, quant à lui, ouvre ses portes en 2014, à l’Odéon à Paris, avant que d’autres n’émergent. « Et on y vient, car il y a l’accès direct à la matière première. Une sorte de sensualité aussi dans la découverte des ingrédients et puis le fait que c’est un lieu de vie, où l’on va rencontrer nos experts, mais aussi faire connaissance avec d’autres clients qui ne vont pas être avares de partager leurs petits secrets et recettes de famille ».